Nuée n Outre celui qui a ébranlé le centre névralgique de notre pays, à savoir la Sonatrach, d'autres scandales financiers ont éclaboussé certaines institutions stratégiques et ont été révélés à l'opinion grâce à la presse nationale. Le dernier en date est sans doute l'affaire de corruption concernant l'autoroute Est-Ouest et qui a conduit à la mise sous mandat de dépôt de hauts responsables du ministère des Transports, parmi eux le secrétaire général, Mohamed Bouchama, et le directeur central de la planification, M. Hamdane. Une affaire qui n'a pas fini de livrer tous ses secrets, d'autant que les derniers développements liés à cette affaire parlent de l'implication même du ministre. Selon certains organes de la presse nationale, citant des sources proches du dossier, le directeur des nouveaux programmes (DNP) relevant de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), Mohamed Khelladi, a jeté un pavé dans la mare en accusant gravement le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Il a rédigé un rapport détaillé et documenté sur l'implication directe de Ghoul dans l'affaire. Pour rappel, de nombreuses personnes sont impliquées à titres divers dans cette affaire, parmi lesquelles des intermédiaires, des trafiquants de devises et un militaire. Ils sont soupçonnés d'avoir favorisé un consortium chinois, Citic-CRCC, en échange de commissions tournant autour de 530 millions de dollars. La décennie qui s'achève, s'était, on se rappelle, annoncée avec l'un des plus importants scandales. Celui-ci, qui avait fait couler beaucoup d'encre, avait éclaboussé l'administration douanière en 2001 et était relatif à des courants de fraude ayant saigné, pendant des années, le Trésor public. De vraies fausses domiciliations bancaires, de fausses déclarations en matière d'exportation des déchets ferreux et non ferreux et d'importation de produits électroménagers, sont entre autres, des courants de fraude qui ont coûté près de 7 milliards de dollars US de pertes au Trésor public. La justice a été saisie en juillet 2001 et de nombreux cadres de la direction générale des douanes, des banques publiques ainsi que des services de police ont été convoqués et certains d'entre eux inculpés. Fin 2002 et début 2003, c'est le grand scandale du groupe Khalifa qui éclate pour éclabousser les plus hautes institutions de l'Etat. Certains évaluent le préjudice provisoire à plus de 3 milliards de dollars. En 2004, la corruption atteint son paroxysme. Durant cette période, les banques publiques vont faire, une après l'autre, l'objet de véritables hold-up. Des sommes colossales sont accordées sans garantie à des particuliers aux relations assez puissantes. Une situation qui va mettre les institutions financières au bord de la faillite et pousser les autorités à leur injecter des fonds pour leur éviter la banqueroute.