Les avocats initialement désignés par Sonatrach pour défendre ses hauts dirigeants se sont retirés, et il va falloir à Mohamed Meziane et ses collègues assurer leur propre défense. Une semaine après avoir été étalée au grand public, l'affaire Sonatrach vient de connaître un rebondissement spectaculaire : les cadres dirigeants incriminés dans cette affaire sont lâchés par leur société qui s'est, enfin, constituée partie civile. Les avocats initialement désignés par Sonatrach pour défendre ses hauts dirigeants se sont, logiquement, retirés, et il va falloir à Mohamed Meziane et ses collègues assurer leur propre défense. Pour rappel, l'affaire a été révélée par la presse nationale, avant d'être confirmée par le ministre de l'Energie et des Mines. Elle porte sur l'attribution de marchés de gré à gré et implique de hauts dirigeants de la Sonatrach, dont le P-DG et ses principaux collaborateurs. Le ministre de l'Energie et des Mines avait, pour rappel, affirmé que les cadres de Sonatrach seraient défendus par les avocats de la société, en vertu de la convention collective de Sonatrach. Chakib Khelil avait affirmé que ni Sonatrach, encore moins son département ne s'étaient constitués partie civile dans cette affaire et que l'enquête menée par les services de sécurité avait été actionnée à son insu. La décision de Sonatrach de se constituer partie civile, même si elle intervient tardivement, constitue un véritable camouflet pour le ministre de l'Energie et un lâchage pur et simple des cadres dirigeants de Sonatrach. Donnant, jusque-là, l'impression de ne pas être concernée par le scandale qui la secouait, la première entreprise du pays vient de se réveiller pour tenter de défendre ses intérêts, rassurer l'opinion publique nationale, mais aussi donner un signal fort aux partenaires étrangers. Mais, dans ce rebondissement, c'est le ministre de l'Energie qui en prend un sérieux coup, lui qui a déjà eu du mal à s'exprimer publiquement, “pour la première et la dernière fois”, sur le séisme qui a secoué Sonatrach. Même si dans l'affaire de Sonatrach, la justice n'a pas encore dit son mot et, par voie de conséquence, les cadres dirigeants sont présumés innocents, jusqu'à preuve du contraire, il y a lieu de s'interroger sur l'étendue des dégâts au cas où la justice venait à confirmer les soupçons qui pèsent sur ces cadres. Chakib Khelil changera-t-il de fusil d'épaule en adoptant une attitude pareille à celle de son collègue Amar Ghoul dont le secteur est éclaboussé par le scandale de l'autoroute Est-Ouest ? Tout porte à croire que ces affaires de corruption étalées au grand jour ces derniers temps ne vont pas rester sans laisser de séquelles. Mais, au-delà des personnes qui en payeraient les frais, il y a lieu de savoir si cette campagne mains propres sera inscrite dans la durée, ou si, au contraire, elle ressemblerait à toutes les autres campagnes.