Baisse n La tomate industrielle dans les années quatre-vingt-dix offrait plus de 100 000 emplois directs et indirects, actuellement le chiffre n'excède pas les 20 000. La surface cultivée cette année ne dépasse pas les 7 000 hectares alors que l'année dernière elle était de 17 000. Interrogé ce matin sur les ondes de la chaîne III sur les causes de cette situation alors que cette filière est génératrice de beaucoup de richesses et d'emplois, le président de la Chambre nationale de l'agriculture, Mohamed Cherif Ould El-Hocine, reconnaît que la filière traverse une période difficile sans toutefois partager l'avis selon lequel elle serait en chute libre. La tomate industrielle est une filière d'intégration très importante, ainsi il y a des intérêts et des divergences d'intérêts entre ceux produisant de la tomate fraîche et ceux qui la transforment. «Le point le plus difficile à admettre ce sont les importations massives de double et triple concentré de tomates qui vient aujourd'hui perturber toute la filière et ne lui permet pas d'atteindre les objectifs qu'elle s'est assignés depuis quelques années», a déploré M. Ould ElHocine. «Aujourd'hui, nous demandons, nous, agriculteurs, une meilleure protection aux frontières, par rapport aux importations formelles, nous voulons que l'Etat nous protège par des mesures tarifaires pour relancer cette filière. Et nous voulons également endiguer le phénomène d'importations informelles d'un pays voisin qui nous fait beaucoup de mal», a-t-il appelé. «Tous ensemble nous pourrons arriver à de bons résultats, je pense que nous pouvons atteindre nos objectifs pour peu qu'il y ait plus de protection», a-t-il ajouté. Abordant les pertes occasionnées à cette filière, il a estimé qu'elles sont importantes : «fermeture de beaucoup d'usines, perte de la surface cultivée qui induit une baisse systématique de la production, pertes d'emplois et cela crée une mauvaise visibilité pour l'avenir et sur le marché», a expliqué M. Ould El-Hocine. Dans les années quatre-vingt-dix l'Algérie a enregistré des records en matière de production. A partir de 2005, la surface a commencé à se rétrécir, passant de 32 000 à 6 000 hectares. Il faut souligner qu'il y avait une tentative de reprise en 2007, ainsi la superficie a été rehaussée à quelque 17 000 hectares. Maintenant il faut maintenir le cap et œuvrer pour ne pas descendre en dessous de 20 000 hectares pour essayer de combler tous les déficits et d'arriver à réduire les importations du double et triple concentré de tomates qui font du mal à la filière. Il faut préciser aussi que l'objectif des pouvoirs publics est d'atteindre 30 000 hectares pour qu'il n'y ait plus d'importation de concentré de tomates. «La situation est en train de changer car il y a une volonté de la part des pouvoirs publics et une prise de conscience ainsi les engrais sont pris en charge par l'Etat autour de 20%, réduction de la Tva sur les facteurs de production en plus d'une série de mesures prises pour relancer la filière», a indiqué M. Ould El-Hocine.