Résumé de la 3e partie n Douglas et Hazelwood déduisent que l'assassin est un noir : les crimes sont commis dans des quartiers de Noirs où un blanc aurait été repéré… Dans ces conditions, les deux policiers du FBI rendent public le portrait-robot du meurtrier. Il est de race noire, a entre vingt-cinq et trente ans, il est célibataire, car une épouse se serait forcément rendu compte de ses allées et venues, et a une voiture de grande taille ou une camionnette, qui lui a servi à transporter les corps. Il a sûrement un contact agréable et chaleureux, mais doit posséder une personnalité assez insignifiante ; au bout d'un moment, les enfants ont dû se lasser de son bavardage et c'est à ce moment qu'il les a tués. Les policiers se rendent dans les quartiers noirs et questionnent les enfants pour savoir s'ils n'ont pas été abordés par quelqu'un de ce genre. Il n'y a malheureusement aucune réponse intéressante. Les pédophiles et les pervers recensés sur Atlanta sont soit surveillés, soit interrogés. Or, ils sont plus de mille dénombrés officiellement et ces efforts ne donnent rien. D'autres policiers en civil traînent dans les bars homosexuels, sans résultat non plus... L'opinion publique suit avec attention l'action du FBI mais dans sa majorité elle ne partage pas ce point de vue. C'est toujours la thèse du Blanc raciste qui l'emporte. Les gens ne veulent pas croire à la théorie des crimes sexuels sans passage à l'acte. Pour eux, le meurtrier tue parce qu'il déteste les Noirs et il a choisi des enfants parce qu'ils sont moins capables de se défendre. Certains journalistes échafaudent même les hypothèses les plus originales. L'un d'eux, ayant constaté qu'il manquait souvent aux victimes une partie de leurs vêtements, a imaginé que le tueur voulait habiller une poupée noire grandeur nature, qu'il garderait chez lui... C'est alors qu'un homme téléphone au poste de police de Conyers, une petite ville à trente kilomètres d'Atlanta : — Allô, vous voulez voir la nouvelle victime ? — Qui êtes-vous ? — Le tueur... L'homme indique un endroit précis près d'un petit bois, le long de Sigmund Road, dans le comté de Rockdale. Puis il ajoute : — Et ce n'est pas fini. Il y en aura d'autres ! — Pourquoi faites-vous cela ? — Parce que ce sont des gosses de nègres. Il faut tous les buter, ces bâtards de négros ! L'appel est répercuté aux policiers du FBI, lesquels ne croient pas à cette piste mais décident de la suivre quand même tout en imaginant un stratagème. John Douglas donne ses instructions à ses hommes : — Vous allez vous y rendre, mais creusez de l'autre côté de la route. — Pourquoi cela ? — Parce que je suis certain qu'il doit surveiller les opérations d'un peu plus loin. Quand il verra que vous vous trompez, il interviendra et c'est à ce moment-là que nous l'aurons. — Mais s'il y a vraiment un corps à l'endroit indiqué ? — Nous vérifierons plus tard, mais je suis certain qu'il n'y a rien. Les policiers font ce travail inutile et repartent effectivement bredouilles. Peu après, le téléphone sonne au poste de police de Conyers. L'homme est furieux. — Espèces d'imbéciles, c'est de l'autre côté qu'il fallait creuser ! Tout a été préparé pour identifier l'appel. Au bout du fil, le policier fait durer autant qu'il peut la conversation et le numéro ne tarde pas à s'afficher. L'adresse est celle d'une ferme proche de Sigmund Road. La police s'y précipite et arrête l'homme, un paysan pauvre, la caricature même du petit Blanc raciste (à suivre...)