L'usage du safran, comme médicament, est très ancien. Les Babyloniens et les sumériens l'avaient déjà intégré dans leurs ouvrages médicaux. Nous avons cité le cas des tablettes d'argile de la bibliothèque d'Assourbanipal. Citons aussi l'important codex médical chinois, le Bencao Gangmou, attribué à Shennong et qui daterait de 1600 avant J.-C. Le Grecs, les Romains et les Arabes vont citer le safran parmi les plantes utiles. Ce sont les musulmans qui introduisent sa culture en Espagne et en Provence. Les européens vont découvrir les vertus du safran lors de la grande peste qui s'est abattue sur le continent, entre 1347 et 1350. Au cours des siècles, le safran a été utilisé pour soigner diverses affections : la variole, la scarlatine, l'asthme, les troubles cardiaques, les indigestions, la goutte, etc. Le célèbre médecin musulman, Ibn Sînâ écrivait, dans son Canom de la médecine, que c'était un remède si puissant qu'il remettait sur pied un phtisique à l'article de la mort ! En Italie, on le prescrivait aux femmes pour favoriser la venue des règles et pour faciliter les accouchements difficiles. On sait aussi que pour les Anciens, le safran était considéré comme un antidote pour lutter contre divers poisons, on l'utilisait aussi pour exciter le désir sexuel. On l'incorporait non seulement dans les aliments, mais on en parsemait aussi les couches nuptiales. Une autre indication, que l'on retrouve dans de nombreux pays : à cause de sa couleur jaune, on pensait qu'il pouvait soigner la jaunisse.