Négociations n La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est déclarée, hier, à Doha, «déçue» par le manque de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien. «Je sais que les gens sont déçus que nous n'ayons pas réalisé de percée. Le Président Barack Obama, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, et moi-même sommes aussi déçus», a déclaré Mme Clinton dans une allocution devant le Forum mondial Islam/Etats-Unis réuni à Doha. «Notre détermination est forte et nous sommes décidés à régler ce conflit une fois pour toutes», a-t-elle ajouté, soulignant l'engagement de l'administration Obama à ce que «les négociations puissent commencer et réussir». «Mais ni les Etats-Unis ni aucun pays ne peuvent imposer une solution. Les parties doivent résoudre leurs divergences par la négociation», a-t-elle averti. Mme Clinton a, par ailleurs, réaffirmé l'opposition de l'administration Obama à la politique de colonisation. «La politique des Etats-Unis sur la colonisation n'a pas changé : nous n'acceptons pas la légitimité des colonies israéliennes permanentes», a-t-elle dit. L'Autorité palestinienne exige qu'Israël gèle totalement la colonisation, y compris à Jérusalem-Est annexé, avant de reprendre les discussions, ce que le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a rejeté. Ce dernier s'est contenté de décréter à la fin 2009 un moratoire de 10 mois de la construction de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie, mais cette mesure ne s'applique pas à Jérusalem-Est. La persistance du conflit israélo-arabe est «un obstacle à la sécurité, à la prospérité pour les Palestiniens, les Israéliens et les autres pays de la région», a encore souligné la secrétaire d'Etat en plaidant pour «une paix globale» au Proche-Orient. «L'initiative de paix arabe de 2002 est vitale pour les efforts déployés pour promouvoir une paix globale et préparer une vision en vue d'un meilleur avenir pour tous les peuples de la région», a indiqué Mme Clinton, invitant les pays arabes à contribuer à la relance du processus de paix. «Le principe d'une responsabilité commune s'applique aux voisins arabes d'Israël», a-t-elle dit en rappelant l'engagement de l'administration Obama à un règlement sur la base de deux Etats «avec les Israéliens et les Palestiniens coexistant pacifiquement». Pour sa part, le Premier ministre qatari, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a appelé dans une brève intervention devant le forum les pays arabes, à s'asseoir tous autour de la table de négociations avec Israël pour parvenir à un règlement global. «Nous ne pouvons pas lancer un processus de paix sans nous asseoir tous à une même table avec Israël», a-t-il dit, précisant qu'il entendait par «tous» «toutes les parties concernées et tous les pays arabes, même ceux qui ne sont pas concernés par le processus de paix». Le Qatar était jusqu'à l'agression israélienne sur Gaza, l'an dernier, le seul pays du Golfe à entretenir des relations commerciales avec Israël.