Lorsqu'elle a obtenu le divorce, au terme de quatre ans d'une pénible procédure, Mahassen Saber est soudain devenue la cible des regards réprobateurs et des médisances. Pour combattre les préjugés, la jeune Egyptienne a alors décidé de lancer «Radio Divorcées». «Notre société fait porter à la femme la plus grande part des responsabilités dans le divorce. La femme a tort, la femme est mauvaise, elle est la cause de l'effondrement du ménage», dit cette jeune femme dynamique de 30 ans, mère d'un petit garçon. Depuis quelques mois, «Motalakat Radio» (Radio Divorcées) émet donc sur Internet, avec des émissions telles que «Vous qui êtes incomprises» ou «Le journal d'un divorcé», mais aussi des programmes encourageant les femmes à ne pas se diriger trop vite vers une séparation comme «Avant de dire je divorce». L'initiative, qui vient compléter le blog de Mahassen Saber, intitulé «Je veux divorcer», a rencontré un succès immédiat. Le divorce est en constante augmentation en Egypte, où un couple se sépare toutes les six minutes, selon des statistiques officielles. Depuis 2000, les Egyptiennes ont obtenu le droit de demander le divorce sans faute (khol'a), mais doivent en échange abandonner tous leurs droits financiers et rendre la dot apportée par le mari.