Un Egyptien peut-il répudier son épouse par e-mail ou SMS ? Juristes et théologiens égyptiens n'arrivent pas à trancher car la charia n'a pas prévu le e-divorce. Plusieurs cas litigieux sont ainsi détaillés par les médias alors que le débat fait rage sur la façon de concilier droit personnel, modernité technologique et tradition musulmane en matière de divorce. Selon la charia, source principale d'inspiration du droit égyptien, il suffit à un musulman d'annoncer trois fois sa décision de divorcer (talaq) à sa femme en face-à-face, et devant témoins, pour rompre leur union. Huit fois sur dix, c'est l'homme qui prend l'initiative de divorcer en Egypte. Et cela arrive une fois toutes les six minutes. Il n'a même pas besoin de se rendre devant un tribunal, contrairement à une femme. Dans un des cas relevés dans la presse, une Egyptienne a tenté d'obtenir la confirmation par la justice de son divorce sur la base de trois SMS de répudiation de son mari. Après avoir manqué un appel téléphonique de son époux, elle avait reçu sur son portable ce message dénué d'ambiguïté : «Tu n'as pas répondu à ton mari, je divorce.». Autre exemple, un courriel de répudiation envoyé par un homme de 33 ans à sa jeune épouse de 20 ans lui annonçant qu'il brisait leur union. Pour faire valider ce divorce, la femme répudiée s'est présentée avec une copie du message électronique devant un tribunal familial, lequel s'est déclaré incompétent.