Rappel n Voilà une année – le 2/2/2009 – que nous avons publié l'appel de détresse des 3 frères Belmadani de Fouka, atteints d'une grave maladie «sans nom». Nous sommes revenus dans cette famille, pour constater leur situation. Beaucoup de choses ont changé, mais dans le mauvais sens. Deux des frères ne quittent plus leurs «maudites» places, à 100% dépendants et devant mettre des couches pour adultes. Le 3e perd l'usage de la parole et le contrôle des ses membres inférieurs. Le comble est que El-hadja Halima, la mère de famille qui ne pèse pas plus de 45 kilos, ne fait qu'en perdre encore et encore à force de s'occuper de ses «bébés» âgés respectivement de 31, 40 et 46 ans. Elle souffre de déficience mentale légère selon le compte-rendu de l'assistante sociale de Tipaza qui l'a vue le 10 octobre 2000. «Les instances ne peuvent rester insensibles et ignorer les problèmes que rencontre toute la famille», cite le même document. «Ces derniers temps, elle parle toute seule et devient de plus en plus nerveuse», selon son fils Abdeslam. La hantise de cette mère de 65 ans, est que ses fils se retrouvent sans personne pour les aider. «J'ai peur de mourir et de les laisser seuls», ne cesse-t-elle de nous répéter. Abdelkrim, 31 ans, emprunte le même chemin que ses deux frères aînés dont l'état se dégrade chaque jour un peu plus. Il voulait être réparateur de télévisions «même celle de Bouteflika», nous avait-il dit. Mais il ne peut rien contre une maladie qui le ronge et qui est, jusque-là, inconnue chez nous. C'est l'histoire de Abdelkrim, Mohamed et Mahfoud, devenus, en l'espace de quelques mois, handicapés moteur à la fleur de l'âge (entre 25 et 30 ans). Quant à Abdeslam, même s'il souffre d'un handicap – il boite depuis plusieurs années à la suite d'une infection osseuse mal traitée au niveau du fémur (ostéomyélite), il est celui qui se porte le moins mal. «Je n'en peux plus. Il m'est très pénible de voir ma famille souffrir et ne rien pouvoir faire pour elle. Dieu seul sait le mal que je me donne pour soulager ma mère et mes frères. En vain !», nous dit-il. Ce père de 2 enfants veut réitérer l'appel aux autorités, au ministère de la Santé et au ministère de la Solidarité pour leur venir en aide. «Quelque temps après la publication de l'article dans InfoSoir en 2009, j'ai reçu l'appel d'une personne qui s'est présentée comme cadre au ministère. Il m'avait exprimé sa compassion et promis de voir avec les responsables pour trouver rapidement une solution quant à la situation de mes frères. Depuis, plus rien. Je n'ai ni l'identité ni le ministère où exerce cette homme avec qui je me suis entretenu au téléphone», se souvient Abdeslam, tout en nous informant que la DAS de Tipasa leur a remis une chaise roulante. Pour rappel, Mohamed, âgé de 46 ans, avait contracté la maladie à l'âge de 25 ans perdant ainsi, complètement l'équilibre et l'usage de ses membres inférieurs après 7 longues et dures années de bataille contre la maladie. Mahfoud, 40 ans, a connu le même sort que son aîné à l'âge de 20 ans.