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Histoires vraies
Les gitans (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 20 - 02 - 2010

Résumé de la 3e partie n La campagne de presse traitant les Domingo d'assassins, a influencé les jurés. Manuel est acquitté, José condamné à 18 ans de prison…
Après sa condamnation, José est transféré à la prison des Baumettes à Marseille. Il passe son temps à écrire pour clamer son innocence : au procureur général, au garde des Sceaux, à la Ligue des droits de l'homme, et même au président de la République. Il recommence sa grève de la faim...
Maître Pollak lui, non plus, ne reste pas inactif. Il réussit à obtenir le pourvoi en cassation, avec une part de chance presque inespérée car pour casser un jugement il faut non pas qu'il y ait un doute dans le verdict et dans la culpabilité du condamné mais aussi une irrégularité dans la procédure. Le recours en cassation ne dépend nullement du fond mais de la forme. On peut avoir les meilleures raisons de croire qu'un condamné est innocent, il ne sera pas rejugé si le procès a été mené conformément à la loi.
Heureusement, dans le cas présent il y a un vice de forme. Le jury a répondu oui à la question : «Y a-t-il eu guet-apens ?» et non à la question : «Y a-t-il eu préméditation ?». C'est une contradiction évidente et il est décidé de rejuger l'affaire. La Cour de cassation renvoie le procès devant la cour de Nîmes.
Le procès s'ouvre un an après le précédent, le 23 novembre 1972, dans une ambiance toute différente. Finis les concerts de klaxons, finis les murmures houleux, les cris de haine à l'extérieur. Une salle calme et sans passion est prête à écouter le procès sans parti pris.
L'évêque de Digne revient à la barre et sa seconde déposition est encore plus ferme que la première. Il met en accusation d'une manière nette et sans aucune concession, il dénonce ce qu'il considère comme le grand responsable de toute cette affaire : le racisme.
— Il s'agit de gitans, de ces malheureux qui ont expié dans les fours crématoires par dizaines de milliers ce crime précisément : être gitans. Mais la lecture des journaux, les propos que j'entends parfois dans mon diocèse me font craindre que l'état d'esprit n'ait pas beaucoup changé aujourd'hui.
Oui, à Nîmes, l'atmosphère est bien différente. Et la tactique de l'accusation ne peut plus prendre de court maître Pollak et la défense. Bien au contraire, cette fois c'est un coup de théâtre inverse qui a lieu.
Quand l'avocat général reprend à son compte l'argumentation qui avait si bien réussi à son prédécesseur de Digne selon laquelle les Domingo avaient tué Roger Martial parce qu'il refusait d'épouser Anita qu'il avait déshonorée, maître Pollak appelle simplement Anita à la barre. Oh ! elle n'a rien de spécial à déclarer ! Elle a seulement un petit papier à la main, qu'elle montre au tribunal. C'est un certificat attestant sa virginité.
Toute la machine de guerre, si habilement construite par un jeune et brillant avocat de Digne, s'effondre d'un seul coup. Anita est vierge, il n'y a donc pas de déshonneur ni de réparation à exiger. Les jurés tirent les conclusions qui s'imposent et cette fois-ci José est acquitté. Mme Domingo s'évanouit en entendant le verdict. Elle qui ne comprend pas bien le français n'a pas saisi la longue série des attendus et a cru que son fils était de nouveau condamné.
Les Domingo ont quitté le village. Ils n'ont pas repris la longue route des gens du voyage. Ils se sont seulement établis quelques kilomètres plus loin, dans un autre village des Alpes-de-Haute-Provence, où ils seront sans doute tout aussi étrangers... mais au moins inconnus.
Un jugement postérieur, introduit par maître Pollak, a attribué à la famille Domingo, dont l'un des fils a passé onze mois en prison et l'autre deux ans, avant qu'on ne les ait l'un et l'autre reconnus innocents, 18 000 francs de dommages et intérêts.


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