Cible n Les victimes ont été tuées dans un bombardement de la Force internationale de l'Otan (Isaf) qui croyait viser des talibans. L'Isaf a tué hier, dimanche, au moins 33 civils dans un bombardement aérien dans le centre de l'Afghanistan, dont des femmes et des enfants, en croyant viser des talibans, a déclaré, ce lundi, le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur. L'Otan a reconnu que des femmes et des enfants étaient sur les lieux du bombardement et promis une enquête, mais son commandant en chef a déjà exprimé son «extrême tristesse pour la perte de vies innocentes». Les avions de l'Isaf ont visé trois véhicules, hier matin, dans la province d'Oruzgan, a précisé le porte-parole afghan, Zemaraï Bashary. «Selon les premières informations, 21 civils ont été tués dans ces frappes, dont des femmes et des enfants, et 14 ont été blessés», a-t-il précisé. «Hier dimanche, un groupe de personnes soupçonnées d'être des insurgés, dont on pensait qu'ils allaient attaquer une unité conjointe des forces afghanes et de l'Isaf, ont été pris pour cible par des avions et certains d'entre eux ont été tués», a indiqué ce matin l'Isaf dans un communiqué. «Quand les forces conjointes sont arrivées sur place et découvert des femmes et des enfants, elles ont transporté les blessés dans des centres de soins», poursuit le communiqué de l'Otan. «L'Isaf a ordonné une enquête immédiate.» Si la mort de ces civils est confirmée, elle constituerait une nouvelle erreur des forces internationales qui sont accusées régulièrement par le Président afghan, Hamid Karzaï, de ne pas suffisamment prendre de précautions dans leurs bombardements et de tuer trop de civils. Selon M. Bashary, les trois véhicules ont été bombardés sur la route entre les districts de Kijran et de Chahar Chino, dans l'Oruzgan, une province où les talibans sont très actifs. Le général américain, Stanley McChrystal, commandant en chef de l'Isaf, s'est dit «extrêmement attristé par la perte tragique de vies innocentes», assure le communiqué de l'Isaf, ajoutant qu'il a parlé, hier soir à M. Karzaï, et «exprimé sa peine et ses regrets pour l'incident tragique». Ce drame survient alors que quelque 15 000 soldats des forces afghanes et internationales sont engagés depuis huit jours dans une vaste offensive à Marjah, un ancien bastion des talibans dans la province de Helmand, dans le sud.