Réflexion n Des spécialistes de l'édition du livre ont plaidé, hier, lundi, à Alger, pour une «plus grande implication» de l'Etat dans l'industrie du livre. S'exprimant lors de la 1re rencontre nationale sur l'industrie du livre en Algérie et sa promotion, les participants ont souligné qu'en dépit de efforts déployés, l'Etat est appelé à une «plus grande implication» dans le domaine de l'industrie du livre et à concentrer ses efforts sur la distribution du livre à travers le territoire national. A ce titre, le président du Syndicat national des éditeurs de livres, Ahmed Madhi, a souligné le «rôle important» de l'Etat dans la redynamisation de cette activité durant les dernières années qui s'est concrétisé par «le renouveau et le redémarrage de la machine d'édition en Algérie». Pour sa part, le directeur de la Bibliothèque du monde arabe de Paris (France), Tayeb Laroussi, a évoqué la réalisation de 1 000 ouvrages durant la manifestation «Algérie, capitale de la culture arabe en 2007» qu'il a qualifiée de «très bénéfique» pour la culture en Algérie, appelant à la distribution de ces œuvres sur le territoire national. «Nous avons beaucoup pensé à l'édition, mais peu à la distribution», a-t-il estimé. «Nous avons besoin d'une réelle politique d'industrie du livre et de sa distribution», a ajouté M. Laroussi. «Au moment où on parle de livres et de bibliothèques numériques, le lecteur arabe ne lit qu'une demi-page par an», a-t-il fait remarquer, notant l'absence, dans le monde arabe, de bibliothèques «capables de combler ce vide intellectuel.» «Il faut laisser, a-t-il dit, le domaine aux connaisseurs pour que cette situation s'améliore.» Pour le secrétaire général de l'Union arabe des éditeurs (UAE) et directeur de la maison d'édition «Dar El-Koutoub al Ilmia» (maison des livres scientifiques) à Beyrouth, Mohamed Ali Baïdhoun, les éditeurs algériens étaient toujours disposés à coopérer avec leurs homologues arabes, spécialement libanais, à travers des éditions communes de livres, les appelant ainsi à adhérer à son organisme afin qu'ils soient «les plus performants possibles». De son côté, le président de l'Union des éditeurs syriens, Mohamed Adnan Salem, a insisté sur l'importance de la promotion de cette activité au moment où la plupart des maisons d'édition optent pour le gain rapide «sans se soucier du contenu ni de la qualité». Il s'est indigné devant la réédition d'ouvrages de patrimoine qui sont le «plus souvent» sujets à des diffamations. «Nous aspirons, en revanche, à une plus grande coopération entre le public et le privé dans ce domaine afin de promouvoir l'édition du livre et à une implication des Etats arabes dans cette démarche à travers des mesures incitatives aux éditeurs et autres», a-t-il plaidé. Pour sa part, l'écrivain algérien Lahbib Saïh, a appelé à promouvoir le livre, spécialement au niveau des écoles, et à le faire rapprocher davantage des enfants puisqu'ils sont, a-t-il dit, «les futurs lecteurs», appelant à appliquer les expériences qui ont eu un succès par le rapprochement entre l'enfant et le livre durant ses années de scolarité. S'agissant de mesures, il a appelé les éditeurs à se focaliser sur les aspects technique et esthétique de leurs produits édités, demandant à l'Etat de les soutenir par l'instauration d'un cahier des charges et faciliter les mesures de distribution du livre à l'étranger.