Résumé de la 13e partie n Ali dit à Bob ne souhaiter emporter qu'un petit sac de cuir caché à l'intérieur de sa chemise … Elles venaient de beaucoup d'endroits, achetées pour le compte de notre famille par des hommes de confiance - à Londres, à Calcutta, en Afrique du Sud. Les avoir en cas de nécessité est une tradition familiale... Au cours d'aujourd'hui, elles valent environ trois quarts de million, ajouta-t-il sur le ton de la constatation. Trois quarts de million de livres... Bob siffla à nouveau, attrapa les pierres et les laissa glisser entre ses doigts. — C'est fantastique, reprit-il. Comme dans un conte de fées. Ça me fait un drôle d'effet. — Oui, reconnut le prince, les traits marqués à nouveau de leur vieille lassitude. Les hommes ne sont plus les mêmes quand des pierres précieuses sont en jeu. Elles sont toujours suivies d'une trace violente. Des morts, du sang, des meurtres. Et les femmes sont pires encore. Cela a quelque chose à voir avec les pierres elles-mêmes. Les belles pierres les rendent folles. Elles veulent les posséder. Les arborer autour de leur cou ou sur leur gorge. Je ne les confierais à aucune femme. Mais je vous les confie, à vous. — A moi ? dit Bob, les yeux écarquillés. — Oui. Je ne veux pas que ces pierres tombent aux mains de mes ennemis. Je ne sais pas quand éclatera l'insurrection contre moi. Il se peut qu'elle soit prévue pour aujourd'hui. Il est possible que je ne vive même pas assez longtemps pour arriver à l'aérodrome. Prenez-les, et faites de votre mieux. — Mais, dites-moi... je ne comprends pas. Que dois-je en faire ? — Vous débrouiller pour les faire sortir du pays. Le prince observait avec placidité le trouble de son ami. — Vous voulez dire que vous souhaitez que moi, je les transporte à votre place ? — Vous pouvez l'entendre ainsi. Mais je pense, réellement, que vous serez capable d'imaginer le meilleur plan pour les faire parvenir en Europe. — Mais écoutez-moi, Ali. Je n'ai pas la moindre compétence pour m'occuper d'une chose pareille. Ali se laissa aller contre son dossier. Il souriait, d'un air calme et amusé : — Vous avez du bon sens. Et vous êtes honnête. Et je me souviens qu'au temps où vous étiez mon bizuth, vous concoctiez toujours des stratagèmes ingénieux... Je vais vous donner le nom et l'adresse d'un homme qui traite de tels problèmes pour mon compte... je veux dire... au cas où je ne survivrais pas. Ne prenez pas une mine aussi inquiète, Bob. Faites de votre mieux. C'est tout ce que je demande. Je ne vous reprocherai rien si vous échouez. Qu'il en aille selon la volonté d'Allah. Pour moi, c'est simple. Je ne veux pas que ces pierres soient arrachées à mon cadavre. Pour le reste... II haussa les épaules : — Je vous l'ai dit. Tout s'accomplira selon le vœu d'Allah. — Vous êtes cinglé ! — Non. Je suis fataliste. C'est tout. — Enfin, Ali, écoutez. Vous venez de dire que je suis honnête. Mais, tout de même, trois quarts de million... Ne pensez-vous pas que cela peut saper l'honnêteté de n'importe qui ? (à suivre...)