Emotion n Un sentiment de consternation et d'incompréhension se lisait sur tous les visages des présents, hier, vendredi, au cimetière d'El-Alia. De hauts cadres de l'Etat, civils et militaires jusqu'à des citoyens ordinaires sont venus rendre un dernier hommage au Directeur général de la Sûreté nationale Ali Tounsi (73 ans) assassiné jeudi dernier. Le Carré des martyrs d'El-Alia était bondé de monde dès les premières heures de cette journée maussade. Les services de sécurité avaient du mal à maîtriser toute cette assistance. Au premier rang étaient présents le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaih, et des membres du gouvernement ainsi que ses compagnons d'armes et de hauts fonctionnaires de la Sûreté. Vers 14h la dépouille mortelle arrive portée par des policiers dans un silence religieux planant sur le cimetière trop étroit pour contenir une foule de plus en plus dense. L'oraison funèbre prononcée par le commissaire divisionnaire Lakhdar Dehimi, a salué les qualités humaines et les valeurs morales du défunt. Un témoignage très émouvant qui rappelle l'abnégation et le dévouement du défunt à sa patrie. Dehimi a ajouté que «Ali Tounsi a grandement contribué, après l'indépendance, à l'édification des institutions de l'Etat, à travers les différents postes de responsabilités qu'il a occupés». Il a relevé aussi le souci du défunt «d'oeuvrer en permanence à la rénovation du système de formation et de mise à niveau au sein de la Sûreté nationale», et sa volonté de «préparer de nouvelles générations capables de relever les défis et faire face aux forces du mal et de destruction, pour préserver la sécurité et la stabilité du pays». Les regards embués, la procession s'est ensuite tournée vers le Carré des martyrs où la dépouille a été inhumée vers 15h à côté de ses compagnons d'armes en l'occurrence Mustapha Beloucif, Bachir Boumaaza et Mustapha Lacheraf. A rappeler que la dépouille avait auparavant été exposée à l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf où Yazid Zerhouni a présenté ses condoléances aux cadres dirigeants de la police. Une ambiance lourde régnait dans cette institution qui a vu défiler une file interminable d'hommes en bleu. Ils sont tous venus porter un dernier regard sur leur chef. Ils avaient du mal à retenir leurs larmes et encore moins à s'exprimer.