Résumé de la 8e partie n Sadjia retrouve son mari et son fils, indemnes. Mais un pan de leur immeuble est tombé. elle est, désormais, comme tant d'autres, une sinistrée. Il la reconduit au parking et l'oblige à retourner dans la voiture. — je voudrais rester avec toi et Tarik ! — non, va dormir… Et puis ta présence rassurera Meriem. Lui et Tarik vont se mettre un peu plus loin. — tu ne veux pas dormir ? demande Mourad. — je n'ai pas sommeil. — si tu es fatigué, il y a une place dans la voiture. — j'irai, si j'ai sommeil. Le garçonnet reste un long moment silencieux. — dis, papa, nous ne retournerons plus chez nous ? — je ne crois pas ! — où allons-nous habiter ? — n'aie crainte, l'Etat nous relogera. — mais alors, nous changerons de quartier ? — probablement. — mais je ne veux pas quitter le quartier ! Et le garçonnet, qui a fait jusqu'à présent preuve de courage, fond en larmes. — voyons, Tarik, tu pleures ? Un grand garçon comme toi, un sportif… Il se jette dans les bras de son père. — je ne veux pas quitter notre maison. — estime-toi heureux de ne pas être enseveli sous les décombres et d'avoir tes parents vivants. Tu sais, toi tu étais dans ta salle de sport, ta sœur est allée chercher du pain et moi, j'étais dehors, mais ta mère était à la maison. La maison aurait pu lui tomber dessus ! Tarik frémit. — maman… Il regarde son père. — et toi, pourquoi es-tu sorti ? Je t'avais laissé à la maison. Mourad se rappelle la dispute qu'il a eue avec sa femme. — je voulais prendre l'air. — tu ne t'es pas querellé avec maman ? Mourad baisse la tête. Tarik s'emporte. — tu t'es encore querellé avec elle ! — chut, on va nous entendre. Tarik se radoucit. — papa, pourquoi te querelles-tu tout le temps avec maman ? — je ne sais pas. — tu sais, elle pense tout le temps à toi… elle t'aime beaucoup. Tu as vu, tout à l'heure elle était effrayée à l'idée de te perdre. — moi aussi je l'aime. je promets de ne plus me disputer avec elle. Et il serre contre lui le petit garçon. (à suivre...)