Aussi surprenant que cela puisse paraître, le danger des faux médicaments pourrait aussi venir de l'Europe pour notre pays. Comme chacun le sait, la plupart des produits pharmaceutiques consommés localement proviennent de France. Un pays qui ne badine pas avec le contrôle des médicaments. N'empêche, les contrefacteurs réussissent à y écouler leurs produits. A vrai dire, le phénomène touche toute l'Union européenne (UE) où pas moins de 34 millions de faux comprimés ont été saisis en seulement deux mois lors de contrôles douaniers ciblés. L'annonce en a été faite en décembre dernier par le commissaire européen à l'industrie, Günter Verheugen, qui ne s'est pas empêché de relever que cela a dépassé «les pires craintes». Pourtant, cet homme politique allemand n'est pas un habitué des annonces catastrophiques. S'il l'a fait, c'est que la situation est vraiment alarmante. «Le nombre de médicaments contrefaits qui atterrissent en Europe auprès des patients ne cesse d'augmenter. La Commission européenne est extrêmement inquiète», a-t-il noté dans un entretien au quotidien allemand Die Welt. Les médicaments saisis sont essentiellement des antibiotiques, des traitements anticancéreux, des médicaments anti-malaria et anticholestérol, des antalgiques et de faux comprimés de Viagra. Une partie de ces produits dangereux est sans doute destinée à des pays comme l'Algérie. Plus grave encore, le président du Snapo a indiqué qu'une étude de suivi effectuée en 2004 a montré que des médicaments ont été retirés des marchés européens depuis un moment pour différentes raisons, mais ils continuent d'être commercialisés vers d'autres pays. D'autres médicaments destinés pourtant à la destruction atterrissent dans des pays d'Afrique, a-t-il ajouté. Selon lui, la Suisse est le plus grand fournisseur de médicaments contrefaits.