Cas n Quelle est la réalité de la contrefaçon de médicaments dans notre pays ? Le moins que l'on puisse dire est que le phénomène est méconnu. La situation n'est pas alarmante, relèvent les professionnels du secteur. «Notre situation diffère de celle de la plupart des pays africains où ces médicaments sont commercialisés», notent-ils. Plus explicitement, la chaîne de distribution est vigoureusement contrôlée chez nous. Un faux médicament a peu de chances de se retrouver dans une officine pour être vendu sans être repéré à temps. Tous les médicaments commercialisés légalement sont, en effet, enregistrés au préalable. Ce qui veut dire qu'ils ont été soumis à plusieurs contrôles avant d'être autorisés à la vente. Sur ce registre, le directeur du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (Lncpp), Mohammed Bouslimani Mansouri, a déclaré que l'Algérie a été parmi les premiers pays à se doter en 1995 d'un laboratoire de contrôle de médicaments et d'un centre national de pharmacologie. Ceux-ci assurent systématiquement le contrôle des lots de médicaments introduits sur le marché par le biais des circuits officiels, selon lui. «Je peux vous assurer qu'il ne peut y avoir un seul faux médicament dans toutes les officines du pays. Notre dispositif est sûr et efficace», a-t-il affirmé. En outre, la plupart des médicaments importés proviennent de pays qui ne badinent pas avec les contrôles. Ce qui constitue une garantie supplémentaire. Par ailleurs, il n'existe pas de marché parallèle du médicament chez nous. Au jour d'aujourd'hui, on n'a pas entendu parler d'officines informelles comme il en existe dans certains pays africains. En revanche, l'accès au médicament est globalement facile. Les malades ne trouvent pas généralement de difficultés à se soigner grâce à la disponibilité des traitements. Dans de telles conditions, l'on n'a aucune raison de recourir aux faux médicaments. Mais même si les maillons de la chaîne de distribution du médicament semblent sécurisés, beaucoup insistent sur le renforcement des contrôles. «On n'est jamais assez prudent», justifient-ils. Et ils ont raison ! L'attractivité du marché national du médicament peut favoriser la naissance d'un commerce informel à moyen et long termes. C'est pourquoi il y a lieu de s'attaquer à ce trafic dès à présent à travers des campagnes de sensibilisation.