La salle de répertoire d'Oran de la Cinémathèque algérienne abritera prochainement une semaine de projections spécialement dédiées à Keltoum, la doyenne des actrices algériennes. Cette rétrospective sera lancée à la mi-mars dans le cadre d'une manifestation «Cinéma au féminin» programmée tout au long du mois courant dans le sillage de la célébration de la Journée mondiale de la femme, a indiqué, hier, mardi, la direction de la Cinémathèque d'Oran. Un échantillon d'œuvres choisies parmi la riche filmographie de Keltoum sera projeté à cette occasion, à commencer par Le Vent des Aurès, réalisé en 1966 par Mohamed-Lakhdar Hamina. Dans ce film récompensé à l'échelle internationale, notamment au prestigieux festival de Cannes (Prix de la meilleure œuvre à la 20e édition de 1967), Keltoum interprète avec brio le rôle (principal) d'une mère qui tente désespérément de retrouver son fils enlevé par l'armée coloniale. Le public oranais aura encore l'occasion de redécouvrir et d'apprécier tout le talent de l'actrice lors des autres séances de films à l'affiche, tels Hassan Terro de M.-L. Hamina (1968), Les spoliateurs de Lamine Merbah (1972), Les déracinés (idem, 1976), Hassan Taxi de Slim Riad (1982) et Hassan Niya de Ghaouti Bendedouche (1989). La commémoration de l'honorable parcours de Keltoum constituera également une opportunité pour mettre en relief la dimension pluri-artistique de la doyenne lors d'une table ronde qui sera animée par l'universitaire et critique cinématographique Mohamed-Cherif Ghebalou. Agée de 96 ans, l'icône Keltoum, de son vrai nom Aïcha Adjouri, a été découverte en 1935 par le regretté Mahieddine Bachtarzi (1897-1986) avant de se produire dans une vingtaine de films et plus de 70 pièces théâtrales.