Résumé de la 1re partie n Cette description est, bien sûr, exagérée, mais les assassins formaient effectivement une secte, spécialisée dans le meurtre. Le mot assassin vient de l'arabe, h'ashashin, au sens propre «consommateur d'herbes», c'est-à-dire de drogue. Le mot haschisch lui-même, vient de h'ashish. Les Européens découvrent la secte des assassins à la fin du XIe siècle, lors de voyages en Orient, puis au cours des croisades. L'une des premières descriptions se retrouve dans le rapport d'un envoyé de l'empereur Frédéric Barberousse en Syrie, en 1175. «Sachez, écrit l'envoyé, qu'aux confins de Damas, d'Antioche et d'Alep, il existe dans les montagnes une certaine race de Sarrasins (musulmans) qui, dans leur dialecte s'appellent heyssessini, et en romain, segnors de montana. Cette race d'homme vit sans loi ; ils mangent de la chair de porc contre leur loi et disposent de toutes les femmes, sans distinction… Ils vivent dans la montagne et sont presque inexpugnables car ils s'abritent dans des châteaux bien fortifiés. Leur pays n'étant pas très fertile, ils vivent de leur bétail. Ils ont un maître qui frappe d'une immense terreur tous les princes sarrasins proches ou éloignés, ainsi que les seigneurs chrétiens voisins, car il a coutume de les tuer d'étonnante manière. Sa méthode est la suivante : ce prince possède dans les montagnes de nombreux et très beaux palais, entourés de murailles très hautes, de sorte qu'on ne peut y pénétrer autrement que par une petite porte très bien gardée. Dans ces palais, il fait venir dès leur enfance, nombre de fils de ses paysans. Il leur fait enseigner diverses langues, comme le latin, le grec, le romain, l'arabe et bien d'autres encore. Dès leur prime jeunesse jusqu'à l'âge d'homme, on apprend à ces jeunes gens à obéir à tous les ordres et à toutes les paroles du seigneur de leur terre qui leur donnera alors les joies du paradis parce qu'il a pouvoir sur tous les dieux… Une fois devant le prince, celui-ci leur demande s'ils sont disposés à obéir à ses ordres afin qu'il puisse leur accorder le paradis. Alors, ils se jettent à ses pieds et répondent avec ferveur qu'ils lui obéiront en toute chose qu'il ordonnera. Le prince donne alors à chacun un poignard d'or et les envoie tuer quelque prince de son choix.»Cette description est bien sûr exagérée, mais les Assassins formaient effectivement une secte, spécialisée dans le meurtre, notamment les meurtres d'essence religieuse et politique. Un autre chroniqueur européen, Arnold de Lübeck, écrit : «A présent, je vais rappeler quelques faits sur cet Ancien, qui semblent ridicules mais qui m'ont été certifiés par des témoins dignes de confiance. Ce vieux a, par sa magie, tellement obnubilé les hommes de son pays qu'ils ne vénèrent ni n'adorent d'autre dieu que lui. il les séduit d'une étrange manière par de telles espérances et la promesse de tels plaisirs dans une jouissance éternelle qu'ils préfèrent mourir plutôt que de vivre. Nombre d'entre eux sont même prêts, sur un ordre ou un simple signe de lui, à sauter du haut d'une grande muraille et à périr d'une mort épouvantable en se fracassant le crâne. Les plus heureux sont ceux qui versent le sang humain et qui, en contrepartie, trouvent eux-mêmes la mort… Le vieux leur donne des poignards, consacrés à cette tâche, puis il les enivre avec un breuvage qui les plonge dans l'extase et l'oubli…» (à suivre...)