Marginalisation n La localité de Bordj el-Baâl, qui compte plus de 1 000 âmes, n'a bénéficié, depuis plusieurs décennies, d'aucun projet dans le cadre du développement rural lui permettant de sortir de son isolement. Cette petite bourgade, complètement oubliée par les responsables administratifs mais surtout par les élus locaux selon des témoignages recueillis auprès de nombre de villageois, sombre de plus en plus dans une situation quasiment dramatique à tous les niveaux. Pour la majorité des habitants de ce village, situé à une vingtaine de kilomètres environ à l'extrême nord-ouest du chef-lieu de la commune de Dahra dans la wilaya de Chlef et à vol d'oiseau de la frontière mostaganémoise, le rêve de connaître un jour une vie quotidienne décente comme ils le souhaitent est loin d'être réalisé. «Nous voulons vivre comme tous les Algériens des autres villes du pays. Pourquoi les villageois de plusieurs localités avoisinantes bénéficient de projets de toutes sortes en matière de développement rural alors qu'en ce qui nous concerne, la situation se dégrade chaque jour davantage sans que personne bouge le petit doigt ? Pourquoi les autorités locales favorisent certaines localités au détriment d'autres ? Nous sommes totalement oubliés et livrés à notre sort», s'insurgent les habitants. A Bordj el-Baâl, il ne fait pas bon vivre. En hiver, les gourbis des villageois sont submergés de boue et entièrement engloutis par des eaux pluviales alors qu'en été, ils respirent, durant toute la période caniculaire, de la poussière et des odeurs nauséabondes qui proviennent des différentes décharges et endroits insalubres et qui font, au fil des jours, beaucoup de malades parmi eux. Tout cela se produit «parce que jamais notre village n'a fait l'objet de quelconques travaux d'aménagement ou de réhabilitation», disent-ils. Ces derniers souffrent également le martyre à cause de l'absence totale de moyens de transport reliant leur douar aux localités avoisinantes. Les transporteurs collectifs et les chauffeurs de taxis qui assurent le transport vers d'autres localités depuis le chef-lieu de la commune de Dahra, refusent catégoriquement et depuis plusieurs années de se rendre à Bordj el-Baâl et ce, en raison de l'état déplorable de ces chemins de campagne devenus complètement impraticables. Seuls les tracteurs et autres engins (gros camions) peuvent y circuler et transportent, fort heureusement, des écoliers et des habitants du village vers leurs différentes destinations. Quant à l'habitat rural réalisé au profit des populations des autres régions de la wilaya, il n'a jamais existé ici malgré les multiples requêtes et doléances adressées, maintes fois, par les habitants aux responsables compétents. Ces derniers évoquent, également, l'absence de réseaux d'alimentation en eau potable, de raccordement au gaz naturel et d'électrification rurale, entre autres. Dans ces conditions difficiles, c'est un véritable SOS qu'ils lancent aux autorités locales de la wilaya appelées à intervenir rapidement pour venir en aide à ce village des oubliés.