Constat n L'Union des médecins arabes n'a jamais atteint la force de proposition professionnelle. L'ancien SG égyptien, Abou El-Foutouh, qui l'a dirigée, s'est davantage occupé d'affaires politiques que professionnelles. C'est ce qu'a affirmé le Dr Bekkat Berkani Mohamed, président du Conseil de l'Ordre des médecins, lors d'une rencontre organisée au centre de presse d'El Moudjahid, jeudi. La rencontre avait pour objectif de procéder à l'évaluation de la récente réunion extraordinaire tenue à Alger et qui a vu le renouvellement des instances dirigeantes de l'Union des médecins arabes. Le Dr Bekkat a indiqué que le Conseil de l'Union des médecins arabes auquel ont pris part les représentants des dix pays arabes, a décidé de procéder au changement du règlement intérieur et des statuts de cette organisation à la demande des pays membres de l'Union. Car, a-t-il expliqué, cette institution a besoin d'être mise sur les rails parce qu'elle a été dévoyée, ces dernières années, de sa mission initiale. «L'ancien SG de l'Union était Egyptien, le siège de l'Union se trouve en Egypte, c'est donc une forme de monopolisation», a-t-il dénoncé. Le Dr Bekkat, qui est revenu longuement sur cette réunion tenue à Alger les 26 et 27 et 28 février dernier, a précisé également que le but est de redéfinir le statut de la présidence en lui donnant plus de prérogatives. Résultat : le conseil a élu au poste de nouveau président de l'Union des médecins arabes, le Dr Ibrahim Charef, président du syndicat des médecins libyens, et au poste de secrétaire général de l'Union, le Pr George Astinof, président de l'Ordre des médecins libanais. «L'objectif étant de mieux représenter cette organisation, la redynamiser, mais aussi lui redonner l'efficience qu'elle a perdue il y a longtemps», a signalé l'orateur. Et d'ajouter : «C'est aussi une occasion de mettre un terme à tous les dépassements et agissements du SG égyptien, Abou El-Foutouh, dénoncés par les membres du Conseil. Nous ne pouvions plus fermer les yeux devant cette situation inacceptable qui a mené l'Union des médecins arabes dans une impasse.» Par conséquent, a-t-il enchaîné, «il était question de procéder à des élections ouvertes à l'ensemble des pays arabes censés défendre et promouvoir la médecine arabe, mais aussi renforcer les aspects coopératifs entre les pays arabes qui sont totalement inexistants». Le Dr Bekkat n'a pas omis de souligner, en outre, que les cotisations de l'Union ont été détournées et que le SG a utilisé cette institution comme une «propriété privée». En un mot, il dira que le bilan établi sur la situation de l'Union des médecins arabes est catastrophique. «Il faut sauver l'institution dans l'intérêt général des malades arabes», a-t-il insisté. Interrogé sur les raisons qui ont poussé le SG de l'Union médicale algérienne, Djamel Ould Abbes, à adresser une lettre à Abou Foutouh pour lui exprimer sa solidarité, se démarquant de la rencontre d'Alger, le Dr Bekkat s'est montré très confiant en affirmant que l'essentiel est que la réunion ait eu lieu sans difficulté, bien que plusieurs tentatives en Egypte aient été menées à la mi février, pour justement «la casser».