Scrutin n Une série d'explosions qui ont fait 24 morts et 60 blessés a marqué ce dimanche l'ouverture des bureaux de vote en Irak. Une puissante charge a explosé au pied d'un immeuble dans le quartier de Our dans le nord de la capitale, provoquant l'effondrement du bâtiment et tuant douze Irakiens. Dans le quartier Chourta al-Rabia, dans le sud de Bagdad, quatre personnes ont été tuées et huit blessées dans un second attentat contre un immeuble. Bagdad a été pilonnée par une cinquantaine d'obus de mortiers, qui ont chuté dans de nombreux quartiers de la capitale et la «Zone verte», secteur ultra protégé de la capitale où se trouvent les bâtiments officiels et plusieurs ambassades. Quatre autres personnes ont été tuées dans divers attentats à Bagdad, alors que 40 personnes ont été blessées. D'autres attentats ont secoué le nord du pays, notamment à Baqouba dans l'Anbar, à Samarra et Baïji, faisant quelques blessés. Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, qui a voté dans un bureau de la «Zone verte», a minimisé les violences. «Ces attaques ne sont que du bruit pour impressionner les électeurs, mais les Irakiens sont un peuple qui aime relever les défis», a-t-il dit. Environ 19 millions d'électeurs doivent désigner les 325 députés pour un mandat de quatre ans durant lesquels 96 000 soldats américains quitteront définitivement l'Irak. Ces élections cruciales pour l'avenir du pays se déroulent en présence d'un important dispositif de sécurité de plusieurs centaines de milliers de militaires et policiers qui protègent les 46 000 bureaux de vote après les menaces de mort proférées vendredi dans un communiqué par Al-Qaïda. Dans le bastion sunnite de Fallouja, les électeurs commençaient à se rendre en nombre en milieu de matinée. «Mon vote aujourd'hui est un défi à Al-Qaîda», a affirmé un électeur, 35 ans, au moment où quatre explosions retentissaient. Les centres de vote sont ouverts jusqu'à 17h 00 (14h 00 GMT) mais les frontières et les aéroports sont fermés dès samedi 22h 00 (19h 00 GMT) jusqu'à 05h 00 (02h 00 GMT) demain. Ces élections législatives doivent consacrer l'hégémonie politique des chiites, qui représentent près de 60% de la population. Elles devraient voir aussi une large participation des sunnites, qui avaient boycotté le précédent scrutin de 2005, amers d'avoir perdu le pouvoir qu'ils détenaient depuis la création de l'Irak en 1920. Douze coalitions et 74 partis sont en lice aujourd'hui mais deux listes sont données favorites: l'une ayant une forte connotation religieuse chiite, «l'Alliance pour l'Etat de droit» de l'actuel Premier ministre, Nouri al Maliki, et l'autre résolument laïque, le «Bloc Irakien», dirigé par l'ancien chef du gouvernement, Iyad Allawi. Leur principale divergence porte sur la débaassification qui fut le seul véritable débat de la campagne après le bannissement de plus de 500 candidats ayant appartenu ou ayant fait l'apologie du Baas de Saddam Hussein.