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Un scrutin faussé par les sunnites
Les élections en Irak
Publié dans El Watan le 31 - 01 - 2005

Que faut-il dire des Irakiens quand le premier d'entre eux, c'est-à-dire le président intérimaire Ghazi Yaouer qui a voté hier dans un bunker, fait preuve d'un incroyable pessimisme ou plutot au regard de toutes les prévisions d'un total réalisme ?
Deux Irakiens sur trois n'iront pas voter disait-il à quelques heures de l'ouverture hier des bureaux de vote pour des élections générales. M. El Yaouer, qui ne craint pas de contredire son Premier ministre lequel concentre l'essentiel des attributions, a imputé une telle désaffection à la violence et aux menaces visant directement cette fois les Irakiens qui se rendront aux urnes. L'on se plaisait toutefois à relever qu'il s'agissait d'un vote historique, ce qui n'est pas totalement faux puisqu'une communauté est assurée d'exercer le pouvoir sans en connaître l'exacte étendue. Il s'agit des chiites que leurs dirigeants aussi bien politiques que religieux appelaient à un vote massif. Ou encore des Kurdes qui revendiquent plus de pouvoirs et de moyens en demandant, par exemple, la restitution de la ville de Kirkouk, véritable réservoir de pétrole. C'est dans ce contexte que les Irakiens votaient hier dans un climat de peur marqué par des attentats qui ont fait des dizaines de tués. Et à défaut de chiffres qu'il faudra prendre avec une extrême attention, il faudra prendre en compte certaines déclarations même si elles vont à l'encontre de tout principe démocratique comme l'a fait hier l'Union européenne. La faible participation attendue des sunnites irakiens à ces élections rend indispensable leur intégration dans le processus d'élaboration de la future Constitution irakienne, a déclaré ainsi hier le ministre luxembougeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, dont le pays préside actuellement l'Union européenne. Dans la résolution sur les élections en Irak que doivent adopter aujourd'hui les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à Bruxelles, « on a prévu la possibilité d'incorporer, d'intégrer les forces sunnites dans les débats sur la Constitution pour qu'ils puissent participer » à son élaboration, a déclaré le ministre luxembourgeois. Effectivement, les bureaux de vote étaient fermés ou déserts dans les zones sunnites. Dans les heures qui ont suivi l'ouverture des bureaux de vote à 7h (4h GMT), la violence promise par les groupes extrémistes islamistes et que redoutaient les forces américaines et le gouvernement irakien étaient au rendez-vous : Baghdad et plusieurs villes sunnites voisines étaient la cible d'attentats suicide et d'attaques sanglants. Dès les premières heures du scrutin, les électeurs se pressaient nombreux dans les bureaux de vote dans les zones chiites, dans le centre et le sud du pays, ainsi qu'au Kurdistan irakien au nord. Mais dans les villes du « triangle de la mort » et d'autres zones de la région sunnite, les bureaux de vote sont restés soit fermés soit quasi déserts. Pour ces premières élections multipartites depuis 1953, quelque 14,2 millions d'électeurs peuvent voter dans 5159 bureaux, ouverts durant dix heures. 17 000 candidats et 223 listes sont en lice pour trois scrutins. Pour le Parlement national de 275 sièges chargé notamment de rédiger la Constitution, les Irakiens peuvent choisir entre 111 listes et 7761 candidats. Les Irakiens doivent également choisir les 41 membres de chacun des 17 conseils provinciaux et les 51 du conseil de Baghdad, et les Kurdes devront, en outre, choisir les 111 députés de leur assemblée autonome. Treize listes sont en compétition. Un premier attentat-suicide à Baghdad une heure après le début du scrutin a tué une personne, outre le kamikaze, et blessé quatre autres. La chute d'un obus sur un bureau de vote dans le quartier chiite de Sadr City à Baghdad a tué quatre personnes et blessé sept autres. La chute d'un obus à Balad, une localité au nord de Baghdad, a tué deux personnes et blessé quatre autres. Un deuxième attentat suicide à Baghdad a tué neuf personnes outre le kamikaze, sept civils et deux policiers, et blessé douze personnes. Puis un troisième attentat-suicide a été commis à l'intérieur d'un bureau de vote de Baghdad. Des explosions ont aussi secoué Baaqouba, située à 60 km au nord de la capitale, ainsi que Mossoul, au nord de Baghdad. A Bassorah, capitale méridionale de l'Irak à forte majorité chiite, un obus de mortier s'est abattu près d'un bureau de vote sans faire de blessé, tandis qu'à Kirkouk, ville multiethnique du nord, des mortiers ont été tirés sur la base américaine, provoquant une alerte juste avant le début du scrutin. En pays chiite, des milliers d'électeurs enthousiastes se pressaient devant les bureaux de vote, comme dans la ville sainte de Najaf, à 160 km au sud de Baghdad. A l'inverse, les sunnites, qui ont dominé la vie politique de l'Irak moderne, ont été appelés à boycotter le scrutin, et leur principale formation politique, le Parti islamique irakien, s'est retirée de la course. Le taux de participation à ces élections a atteint 72% des électeurs inscrits, à deux heures de la clôture du scrutin, a annoncé hier un responsable de la Commission électorale indépendante. Des informations recueillies de sources éparses, mais concordantes attribuent ce score au vote massif des Kurdes et des chiites, avec des participations atteignant parfois 90% des inscrits. Par ailleurs, le représentant de l'ONU auprès de la Commission électorale irakienne a indiqué que la participation au scrutin en Irak avait dépassé les prévisions et que les électeurs se pressaient pour voter. « Selon les premières informations que nous avons reçues, la participation au vote semble dépasser les prévisions dans certaines régions » en Irak, a déclaré à la presse le Colombien Carlos Valenzuela. Selon le responsable onusien, les bureaux de vote n'ont pas ouvert leurs portes dans des localités au sud de Baghdad se trouvant dans la zone surnommée « triangle de la mort », mais le problème « a ensuite été résolu », a-t-il affirmé sans donner plus de détails. Pour sa part, Ashraf Jehangir Qazi, l'envoyé spécial en Irak du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s'est félicité du bon déroulement du scrutin, estimant que ces élections étaient « crédibles et transparentes ». Voilà donc pour le côté historique. Ou plutot un côté, car il y en a plusieurs. Comme le fait que la loi fondamentale provisoire comporte des brèches qui ouvrent la voie au communautarisme, déjà assez fort dans ce pays où un tel sentiment a été longtemps étouffé, et les élections arrangées jusque dans leurs scores de cent pour cent, exact reflet du sentiment de terreur qui permettait à une seule communauté de détenir tout le pouvoir et de dominer les autres. Et à force d'actes qui exacerbent ce sentiment, c'est toute la mosaïque irakienne qui est aujourd'hui menacée d'éclatement.

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