Projets n L'association culturelle et artistique Les amis de Rouiched, créée en 2003 a, à son actif, plusieurs réalisations scéniques, à savoir Les Concierges, Hadria oua El-Houas, Hassen Terro et Sans titre. «Nous sommes sur d'autres projets», dira Mustapha Ayad, fils de l'illustre comédien Rouiched qui s'était, tout au long de sa carrière, distingué aussi bien à la télévision qu'au cinéma et même au théâtre. «Nous avons deux projets de pièce que nous comptons produire et mettre en scène», fait-il savoir, et d'ajouter : « La première aura pour titre Au secours et sera présentée en avril prochain.» Cette pièce lèvera le voile sur le thème des harragas de l'esprit via Internet. Quant à la seconde production théâtrale, elle aura pour titre ‘La Casbah enchantée' et entrera dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», une manifestation culturelle et artistique qui se déroulera tout au long de l'année 2011. S'exprimant sur le contenu de la pièce, Mustapha Ayad dira : «Cette pièce ressuscitera des moments forts de la Médina d'Alger. Elle retracera ses us et coutumes et décrira son patrimoine aussi bien matériel qu'immatériel.» «C'est une pièce qui sera riche en couleurs et en sonorités», ajoute-il, et de reprendre : «Elle réunira danse, théâtre, musique, chants… Tous les ingrédients du grand spectacle seront rassemblés dans une seule et même pièce. Ça sera un grand spectacle, une belle peinture artistique.» Mustapha Ayad explique, ensuite, que cette pièce se résume en un projet qui a été soumis au ministère de la Culture. «Nous avons proposé notre projet aux instances concernées et nous espérons avoir leur aval», soulignera-t-il. Revenons sur la commémoration du 11e anniversaire de Rouiched, Mustapha Ayad fait savoir que «outre l'hommage qui sera rendu à Rouiched, l'association honorera également les artistes des planches qui ont côtoyé sur scène Rouiched». Interrogé sur les objectifs de l'association, Mustapha Ayad dira : «Faire du théâtre que du théâtre», et d'ajouter : «Nous avons l'ambition aussi de faire du théâtre pour enfant. C'est un projet que nous nourrissons et sur lequel nous réfléchissons.» Mustapha Ayad souligne que les jeunes ont une place très importante au sein de l'association. «Il y a des jeunes dans l'association auxquels nous donnons la possibilité et l'opportunité de s'exprimer et de développer leur talent. Même les vieux nous ne les oublions pas.»Cela revient d'emblée à dire que toutes les générations composent l'association, et cela afin de créer un climat de partage en vue de former et d'assurer. Interrogé sur l'éventualité de passer d'une association à une fondation, Mustapha Ayad dira : «L'idée est bonne, voire intéressante. Je suis d'accord sur le principe, mais pour créer une fondation, il faut avoir les moyens de sa politique, et en ce moment, nous ne sommes pas encore prêts.»Et de préciser toutefois : «Nous pensons qu'en 2013, lorsque nous ferons le bilan de nos activités, nous envisagerons de transformer l'association en fondation.» Il y a onze ans que Rouiched, acteur et homme de théâtre, a disparu, d'où la question : Que reste-t-il de Rouiched et de son héritage ? «Il a laissé une école, un théâtre, un style et une forme ainsi que ses idées», répond Mustapha Ayad, et d'ajouter : «Il a laissé un théâtre populaire.» Il regrette cependant que «ce genre de théâtre, un théâtre tel que pratiqué par Rouiched, n'existe plus aujourd'hui. C'est pour cette raison que l'association œuvre de manière à faire revivre le théâtre de Rouiched. Nous essayons de le ressusciter.» Interrogé sur la particularité du théâtre de Rouiched, Mustapha Ayad répondra : «D'abord, c'est un théâtre populaire et, ensuite, c'est un genre qui traite de thèmes sociaux et politiques. C'est aussi un théâtre à grande distribution en ce sens qu'il nécessite plusieurs comédiens et comédiennes, et ce contrairement à ce qui se fait maintenant, où nous assistons, dans la plupart des cas, à des pièces pour deux ou trois comédiens.» Ainsi, l'association culturelle et artistique Les amis de Rouiched travaille de manière à entretenir la mémoire du comédien et à faire revivre son héritage dramaturgique «en donnant leur chance aux jeunes talents», dit-il. S'exprimant sur la manière dont le théâtre est pratiqué, Mustapha Ayad soulignera : «Le théâtre d'aujourd'hui est différent de celui pratiqué autrefois. C'est un théâtre qui manque de niveau, un théâtre que je qualifierai de scout ou encore de théâtre scolaire.» Ainsi, il estime que l'activité théâtrale est superficielle et manque en conséquence de rigueur et de méthodologie. «Il n'y a plus un théâtre profond, populaire, réaliste, c'est-à-dire proche du vécu et du public», dit-il, et de poursuivre : «Le théâtre algérien se cherche, et cela est dû notamment aux années 1990. C'était une période de coupure, une rupture entre l'ancienne et la nouvelle génération qui a tout perturbé.»Et sur ce fait précis, Mustapha Ayad déplore le manque d'esthétique. «Le beau, nous ne le voyons plus.» «Il n'y a pas ceux qui se distinguent et, du coup, sortent du lot», affirme-t-il.