D'habitude, la célébration de la date anniversaire du décès du comédien Rouiched, Alias Ahmed Ayad se passe à Médéa, avec un festival de théâtre professionnel. Cette année, l'association " des amis de Rouiched " dont fait partie, Mustapha Ayad, le rejeton de Rouiched, veut faire dans le moderne. L'hommage, il y aura mais celui-ci se concrétisera avec la création d'un site électronique de l'association, et la mise sur pied de deux pièces de théâtre. Dans une conférence de presse, Mustapha Ayad a donné et les titres de ces pièces et la feuille de route de l'association pour 2010/2011. "La Casbah enchantée" sera la première œuvre que signera Brahim Chergui. L'œuvre est comme le sous entend son titre, nostalgique et parlera du patrimoine culturel immatériel de ce vieil Alger qui n'est plus ce qu'il était. La seconde pièce intitulée ardemment "Au secours" traitera du thème devenu cher à nos artistes : les Harraga. Elle sera paraphée par le comédien Zahir Bouzrar et joué le 21 avril prochain, date anniversaire de Rouiched. Pour les autres projets sur terrain, l'association voudrait aller avec ces productions à la prochaine manifestation de "Tlemcen, capitale de la culture islamique", prévue en 2011. "Les amis de Rouiched", est une structure qui se voudrait active sur l'arène des spectacles en ce sens qu'elle ambitionne à la fois de faire connaître le travail de Ahmed Ayad et d'encourager par un prix "Rouiched " les jeunes formations théâtrales qui se produisent çà et là. Rouiched, c'est son sobriquet. Ça veut dire petit Rachid, comme Biyouna, petite Baya. Ces films cultes sont "Hassan Niya " " ou encore " Hassan Terro " signés Lakhdar Hamina, palme d'or à Cannes en 1975 avec "Les chroniques des années de braises." Rachid Ksentini à qui Rouiched vouait un respect et une admiration absolus, fut longtemps son compère et son compagnon de route. De son vrai nom Ahmed Ayad, Rouiched est né en 1921 à la Casbah d'Alger. Pour survivre dans un contexte colonial éprouvant, le petit Ahmed fait un tas de petits métiers dont celui de vendeur à la sauvette. Rouiched était prédisposé à devenir artiste, même s'il n'a pas eu la chance comme tant d'autres qui ont appris le métier sur le tas, de faire une formation dans une quelconque discipline artistique. Son premier rôle, en tant que comédien, il l'avait campé dans une pièce qui s'appelle " Estardjaâ ya âassi " (Prends conscience ! oh ! Impénitent), de Abdelhamid Ababsa. La représentation s'était déroulée au théâtre Mohamed Touri de Blida. A l'époque les gens avaient la hantise du juge, et le néophyte Rouiched qui avait un petit rôle dans cette pièce eut l'idée géniale de frapper la tête chauve du juge, où s'était posée une mouche. Son geste lui vaudra un tonnerre d'applaudissements et son physique de Bourvil marquera les esprits. Rouiched avait côtoyé les personnages les plus en vue du monde du théâtre et du cinéma, à commencer par Rachid Ksentini, Mustapha Badie, Nadjat Tounsi, Sid Ali Fernandel, Mohamed Touri et Mustapha Kateb, ... La consécration du comédien viendra avec la trilogie de Mohamed Lakhdar Hamina, Hassen Terro (1967), Hassan Niya, L'évasion de Hassan Terro (1974) ... Il poursuit son bonhomme de chemin cette fois-ci à la télévision algérienne où il jouera dans de nombreux sketches et téléfilms jusqu'à sa mort survenue le 28 janvier 1999 dans son domicile à El Biar (Alger). Il avait rendu l'âme après des années de lutte contre la maladie de la prostate. Rouiched était comme Beethoven, complètement sourd.