Représentation n Le théâtre national d'Alger abritera le 20 août prochain la générale de Hacen Terro, une pièce écrite par Rouiched et mise en scène par Mustafa Ayad, son fils. Rencontré hier au théâtre national d'Alger, Mustafa Ayad nous dira que cette pièce, écrite et présentée en 1964, avant d'être adaptée au grand écran, lui a été proposée. «Ce n'est pas moi qui l'ai choisie. Moi, j'avais, dans le cadre de la manifestation ‘‘Alger, capitale de la culture arabe 2007'', d'autres projets : un monologue et une pièce. La commission a refusé mes projets et, comme je suis le fils de Rouiched, elle m'a proposé de monter Hacen Terro». Il ajoutera que «cette pièce se veut, avant tout, un hommage à Rouiched, connu et présenté beaucoup plus comme un acteur, alors qu'il est d'abord un auteur.» Interrogé sur le déroulement des préparatifs de la pièce, Mustafa Ayad a reconnu que c'est «une pièce délicate et difficile à mettre en scène». «C'est une pièce très lourde pour moi, car, d'une part, elle revêt une dimension historique et, d'autre part, elle comporte beaucoup de personnages et un décor imposant», a-t-il confié. Ayad précisera : «La pièce originale comporte six décors, tandis que cette nouvelle version comprend, certes, six décors mais six en un. Nous avons travaillé de manière à réduire le coût des décors qui nécessite un financement colossal.» Mustafa Ayad tient à remercier la télévision algérienne,particulièrement son directeur, Hamraoui Habib Chawki, qui, dit-il, n'a pas hésité à lui venir en aide. «La pièce nécessite un budget de plus d'un milliard de centimes. Il se trouve que la commission nous a octroyé seulement cinq cents millions de centimes, une enveloppe financière qui ne peut couvrir toutes les dépenses. Lorsque nous avons sollicité Hamraoui Habib Chawki, il a répondu aussitôt à notre requête. C'est grâce à l'aide financière de la télévision que nous avons pu réaliser le décor.» Mustafa Ayad a expliqué, en outre, que la pièce est inspirée de faits réels. «Elle relate le vécu de mon père.» Et d'ajouter : «Je monterai la pièce telle qu'elle a été présentée par mon père, mais en apportant quelques touches personnelles, et ce, sans pour autant altérer l'essence même de la pièce.» A souligner que celle-ci sera présentée par l'association culturelle Les amis de Rouiched. «Il n'y a pas que moi - son fils - qui suis derrière ce projet, mais tous les amis de Rouiched qui se sont regroupés en association», a-t-il expliqué, et d'ajouter : «L'objectif de notre association consiste à promouvoir le théâtre, mais aussi à entretenir la mémoire de Rouiched qui s'est dévoué toute sa vie durant pour la culture. Nous œuvrons à faire connaître les écrits de mon père.» C'est pourquoi Mustafa Ayad se désole de voir le nom de Rouiched associé, depuis plusieurs générations, uniquement au cinéma. «Mon père n'était pas seulement un acteur, il était également un comédien et surtout un auteur et l'association s'emploie à le faire connaître surtout en tant que dramaturge», a-t-il dit. Et de poursuivre : «J'ai un projet pour 2009, à l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition, celui de réaliser un documentaire sur sa vie. Je le présenterai dans ses différents parcours : acteur, comédien, auteur, chanteur, danseur, animateur…» Enfin, et pour conclure, Mustafa Ayad dira : «Rouiched est un patrimoine culturel national, d'où la nécessité, de la part des instances concernées, de l'entretenir». Pour ce faire, il préconise une initiative éditoriale tenue à prendre en charge les écrits de Rouiched. «Il n'y a pas en Algérie de maisons d'éditions soucieuses de publier non seulement les textes de mon père, mais aussi ceux des autres dramaturges algériens», a-t-il regretté.