Réalité n Le nombre des médecins algériens, employés dans les hôpitaux français, représente 10,26% du nombre global des médecins étrangers, a indiqué une étude réalisée par l'ordre des médecins français, pour l'année écoulée. Ainsi, on a enregistré une baisse du nombre des praticiens algériens exerçant dans les hôpitaux français, par rapport à l'année 2008, pendant laquelle le taux des médecins algériens était estimé à 11,29%. Toutefois et en dépit de cette baisse, ils viennent en 2009 en première position en occupant la première place sur le plan maghrébin, avec un taux de 10,26%, sachant que 9 112 médecins étrangers exercent en France, alors que les médecins marocains arrivent en deuxième position, suivis par les tunisiens. Selon l'étude de l'ordre des médecins français, le nombre des médecins en France a baissé de 2%, en 2009. Cette baisse s'explique par le facteur de la vieillesse et le départ à la retraite d'un certain nombre de médecins. Plus exactement ce sont plus de 250 000 médecins généralistes et spécialistes qui ont été mis à la retraite en 2009 dans l'Hexagone. Quoique le nombre des médecins algériens en France reste toujours faible, si on le compare, bien évidemment, à d'autres métiers, ce chiffre reste révélateur et important, selon de nombreux spécialistes, si on prend en considération le budget consacré pour la formation des médecins. Cependant, ce qu'il faut signaler et d'après certaines statistiques, 30% des médecins algériens travaillant dans différents établissements sanitaires français n'ont pas de statut de médecins, mais continuent de travailler comme des infirmiers. Malgré cette réalité, certains de nos médecins préfèrent exercer ailleurs, en France notamment, comme infirmiers plutôt que de continuer d'exercer en Algérie en tant que médecins. Car le médecin en Algérie ne possède vraiment pas un statut qui lui permet de travailler comme ses homologues dans les pays développés. Les motivations sont donc plus importantes à l'étranger qu'en Algérie. «Un infirmier est mieux payé en France qu'un médecin dans un secteur public en Algérie», dira un ancien médecin ayant exercé plusieurs années en Algérie avant de choisir de s'installer en France. Par ailleurs, ces milliers de médecins choisissant la voie de l'exil démontrent la gravité du phénomène de la fuite des cerveaux, notamment ceux qui jouissent d'une grande compétence et les spécialités difficiles, qui exigent des budgets énormes. Ceux qui sont restés et qui ont défendu le système sanitaire public depuis de longues années et qui se sont sacrifiés pour assurer les soins et le service public n'ont, malheureusement, aucune gratitude de la part des autorités de ce pays qui continue de tourner le dos à son élite.