Statistiques n 4 500 nouveaux cas sont ainsi enregistrés par an et 13 000 dialysés sont recensés à l'échelle nationale ,dont 80% dans la tranche d'âge de 16 à 50 ans. Selon le Pr Rayane, l'évolution de cette maladie chronique qui se développe souvent sans symptôme, aboutira à une défaillance terminale qui justifiera la prise en charge par un traitement de suppléance, la dialyse ou la greffe rénale. «Selon les statistiques, près de 6 millions d'Algériens présentent un risque d'atteinte rénale et nécessitent un suivi médical permanent, notamment les personnes atteintes de diabète et de HTA. En 2015, il y aura probablement 20 000 malades dialysés qui coûteraient à l'Etat quelque 20 milliards de dinars par an.» Notre interlocuteur évoque la souffrance des dialysés surtout ceux qui ont d'autres maladies, telles que l'hépatite B et C. Il a noté également que l'Algérie accuse un retard considérable dans la transplantation d'organes et de tissus (cornée, rein, pancréas) aussi bien à partir de donneurs vivants que cadavériques. La situation est, en effet,inquiétante de l'avis des différents spécialistes qui estiment que le problème ne réside pas, seulement, dans la faible adhésion des personnes qui manquent, d'ailleurs, d'informations précises sur la question mais, aussi, et beaucoup plus, dans le manque de structures de santé, de moyens financiers et d'une véritable organisation. Le Pr Rayane soulignera, par ailleurs, que depuis 2007 pas moins de 358 insuffisants rénaux chroniques ont été greffés, soit en moyenne une centaine par an. Les besoins de greffe en Algérie sont au minimum de 500 greffes par an. En réalité, en Algérie, le taux de greffe rénale ne dépasse pas les 20%, soit 1/5 des malades qui ont été greffés. Cependant, dira-t-il, en France ils ont atteint 3 000 greffes par an, chez nous, il faut arriver au seuil de 1 200 greffes par an, ce qui relève du surréalisme, estime-t-il. Pourquoi ? Selon lui, nous ne disposons pas de moyens ni de capacités pour prendre en charge tous ces malades. Notre interlocuteur rappelle, par ailleurs, que dans le cadre du lancement d'un programme national de la greffe d'organes en 2007, le secteur de la santé s'est doté d'une agence nationale de transplantation d'organes. Le texte existe mais c'est l'application qui fait défaut, a-t-il regretté. Par ailleurs, la fetwa a toléré le don d'organes, la législation existe, mais c'est le cadre organisationnel qui fait défaut. «C'est terrible parce qu'une fois l'accord pour un prélèvement à partir d'un cadavre est signalé par exemple dans une des régions du pays, l'équipe soignante a du mal à coordonner avec le receveur, sans oublier qu'il faut penser à toutes les conditions qui entourent l'opération qui doit se faire sur le lieu où se trouve le cadavre et puis au transport d'organe après le prélèvement qui doit se faire après le consentement de la personne de son vivant…»