Résumé de la 10e partie n Manquant d'argent pour financer ses frasques, Gilles de Rais a recouru à un alchimiste italien qui prétend lui procurer la pierre philosophale. La pierre philosophale, du point de vue des alchimistes, transforme les métaux ordinaires en or. L'alchimiste est aussi magicien et il prétend communiquer avec le diable. «Fais venir Satan et demande-lui de te dire le secret de la pierre !» Prelati fait des simagrées, brûle des produits étranges et prétend que Satan ne va pas tarder à se manifester et qu'il le soumettrait à ses volontés. Mais il n'obtient aucun résultat. Il demande à être seul. Il dit alors que Satan lui est apparu, mais qu'il refuse de lui livrer le secret. Il faut attendre… des jours et des semaines passent. Gilles est déçu, mais il va garder l'alchimiste, qui le fascine, auprès de lui. Cependant, s'il renonce – du moins momentanément à la pierre philosophale –, il ne renonce pas à ses vices. Il sacrifie de plus en d'enfants à sa passion du sang. Même s'il est tout-puissant et qu'il règne en maître dans son château, il prend des précautions. Il s'assure quand il emmène un enfant dans sa chambre que personne ne le voit. Mais en réalité, les domestiques sont au courant de ce qui se passe dans la chambre du maître. Plus d'un a collé son oreille à la porte et écouté, horrifié, les cris étouffés des petites victimes et il n'est pas difficile de deviner d'où provient l'épaisse fumée qui sort de sa cheminée. Une fumée suivie d'une odeur nauséabonde de chairs brûlées. Et puis, il y a tous ces jeunes garçons, pages et paysans recrutés, qui disparaissent sans laisser de traces. Mais personne ne dénonce le monstre. On a peur de lui, mais aussi on ne veut pas le faire arrêter parce qu'on profite de lui. Toute une foule de gens – soldats, domestiques, prêtres – vit à ses crochets Tout le monde au château sait donc, ou du moins soupçonne, ce qui se passe. Mais les véritables complices de Gilles de Rais, ceux qui lui procurent des enfants et l'aident à s'en débarrasser, sont en nombre réduit. Il y a principalement son cousin Gilles de Sillé et le procureur Bricqueville, ses véritables âmes damnées, prêts à tout faire pour lui. Avec le procureur, il a même passé une sorte de contrat : il en fait le gestionnaire de ses biens, lui permettant de vendre, et au prix qu'il veut, ses terres et ses propriétés. En échange, l'homme doit lui procurer de jeunes garçons, en les achetant à leurs parents ou en les enlevant. Bricqueville, un complice, va dans les villages, et annonçant qu'il recherche des pages pour son maître, allèche les paysans par des bourses pleines d'or. Il n'a pas de peine à trouver ce qu'il cherche. En général, les parents ne demandent pas des nouvelles de leurs enfants mais parfois, il s'en présente au château, avec cette intention. On leur donne des assurances que le petit va bien, qu'il grandit et qu'il fera, bientôt un bon soldat, au service de son maître. Et quelques pièces d'or aident les pères à ne pas poser d'autres questions. On soupçonne certains pères d'être au courant de ce qui s'est passé et s'ils ne disent rien, c'est par peur qu'on leur réclame l'argent qu'on leur a donné. Mais le silence ne peut être gardé indéfiniment. Les paysans parlent des crimes de Gilles de Rais et ce qui se dit parvient aux seigneurs. Ceux-ci vont s'emparer de l'affaire et décider de le perdre. En réalité, il n'y a pas que les crimes qui inquiètent les riches : après tout, les victimes ne sont que des paysans, donc des gens sans importance. En revanche, un grand nombre de seigneurs ont acheté des terres à Gilles et ne l'ont pas encore payé. C'est donc l'occasion de se débarrasser de lui. (à suivre...)