Le Dr Boudarène pense qu'un centre d'écoute pour les personnes en détresse à lui seul ne suffit pas. «Il sert à quoi d'écouter les gens parler de leurs problèmes uniquement pour les écouter.» On doit être en mesure de leur offrir au moins un soutien moral, si on ne peut pas leur offrir une solution à leurs maux ? Estime notre interlocuteur. A propos d'un programme de prévention contre le suicide notre interlocuteur nous répond qu'il faut d'abord qu'il ait une prévention contre les maladies mentales or les médecins ne font que dans le curatif. Il nous dira que la dépression liée au suicide, se soigne très bien avec des antidépresseurs. Le malade guérit totalement mais à sa sortie de l'hôpital il doit continuer à prendre ses médicaments toute sa vie pour lui éviter de rechuter. Cela n'est pas souvent le cas. En effet le problème de la prise en charge après une hospitalisation demeure entièrement posé. De retour dans la société il n'existe ni associations ni institution d'aide à la réinsertion sociale. Le patient se retrouve face aux mêmes problèmes qui l'avaient conduit à tenter de mettre fin à sa vie. Notre interlocuteur estime que la prise en charge du problème du suicide ne doit pas être confié au seul, secteur de la santé «le médecin ne fait que soigner le malade. Il ne peut pas lutter contre les facteurs déclencheurs de l'auto-homicide volontaire et qui sont les problèmes sociaux». Il faut une démarche intersectorielle pour réduire le nombre des suicides. Il est important, soulignent les psychiatres, de s'intéresser beaucoup plus aux problèmes des jeunes qui représentent la frange la plus touchée par ce phénomène. Le Dr Boudarène explique que «les maladies psychiques concernent les jeunes entre 14 et 30 ans c'est la période où l'individu commence à se construire et à construire sa vie sociale». Il a besoin d'un emploi, de loisirs, d'un logement… l'implication des ministères de la Jeunesse et des Sports, de la Culture, de la Solidarité, nationale… La création d'un observatoire qui permettra de coordonner les actions de ces intervenants, est nécessaire afin de répondre de manière efficace à l'attente du jeune.