Bien que ses dangers aient été démontrés, notamment pour ce qui est de transmettre un certain type de cancer du poumon, l'amiante continue d'être utilisé chez nous, dans les constructions domestiques mais aussi les édifices publics, tels les établissements scolaires. D'où l'urgence d'agir pour écarter ce matériau de notre quotidien et sensibiliser les gens sur les risques encourus à l'utiliser. Bien que certaines mesures règlementaires aient été prises pour la lutte contre l'usage de l'amiante, le Dr Ameur Bensoltane, chirurgien thoracique spécialisé dans les problèmes de cancérologie, nous a déclaré en marge de cette importante manifestation scientifique de formation continue (les 6es journées de formation médicale continue en oncologie thoracique) qu'en 2010 l'amiante existe sous toutes ses formes et constitue un grand danger pour la santé. «Il est absolument fondamental qu'on arrête de l'utiliser en Algérie. L'amiante a été durant longtemps utilisé chez nous car c'est un matériau idéal et pas cher, employé dans les pays en développement et au maximum dans les douars et bidonvilles et certains établissements comme des écoles», a-t-il mis en garde, mettant en exergue l'urgence de désamianter pour retrouver la trace de ce dangereux matériau responsable d'un autre type de cancer du poumon «le mésothéliome malin de la plèvre», qui survient chez les sujets qui ont déjà travaillé, approché ou utilisé des fibres d'amiante. Ce cancer thoracique s'ajoute aux cancers causés par le tabac. «Du point de vue de la prise en charge, en 2010, on n'a pas de solutions pour guérir les malades souffrant du cancer du poumon lié au tabac, puisque 90% de ces cancers surviennent chez des fumeurs», a renchéri le Dr Soltane, soulagé de constater que le tabou ‘'tabac'' est en train de tomber. «Maintenant, il faut faire tomber les tabous concernant l'amiante encore stocké ou utilisé ou sous forme de déchets. Les autorités ont commencé à s'y attaquer mais il faut aller au fond du problème et ne pas en faire un trompe-l'œil.» Le chef de service de pneumologie au sein du Chu de Beni Messous, organisateur de la formation, le Pr Habib Douaghi a énuméré, pour sa part, des recommandations à prendre en considération, dont la sensibilisation sur un certain nombre de problèmes rencontrés dans la prise en charge des pathologies thoraciques graves lourdes dont certains cancers du poumon et cancers thoraciques. «Le problème de drogues qui ne sont pas toujours disponibles et le problème crucial de la radiothérapie aussi», nous a-t-il déclaré, appelant à la multiplication des services de chirurgie thoracique. Le Pr Douaghi insiste sur l'établissement d'une vraie stratégie nationale de lutte anti-tabac et un plan contre le cancer en général et le cancer thoracique en particulier et qui devrait être mis en œuvre très rapidement «des instructions ont été données par le président de la République dans ce sens». Pour les journées de formation continue, elles sont destinées, selon notre interlocuteur, à élever le niveau de formation des médecins généralistes et des spécialistes dans les domaines d'oncologie médicale thoracique et leur permettre d'accéder à de nouvelles techniques technologiques modernes pour permettre le diagnostic précoce du cancer bronchique primitif. Une première l Pour la 1re fois en Algérie, des interventions chirurgicales ont été retransmises en direct à partir du bloc opératoire vers l'amphithéâtre Redjimi au profit des participants. Ce sont des ateliers pratiques d'endoscopie interventionnelle encadrées par l'équipe par les Prs Nourredine Gharbi et Bernard Lescot du centre de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire Lannelongue de Pleissis Robinson à Paris « l'équipe procède pour la 1ere fois en Algérie à 3 interventions en direct de manière à permettre aux maîtres assistants et résidents de voir en direct, ces nouvelles techniques thérapeutiques et le transfert de technologie médicale » nous a expliqué Pr Douaghi .Cette technique s'ajoute à une 2eme ,mais pas encore largement pratiquée chez nous sauf au service du Pr Saighi à Blida selon lui,qui concerne ‘'la thoracscopie'' .C'est une technique d'exploration moderne de la Plèvre chez les sujets qui ont de l'eau dans les poumons et qui devrait exister au niveau de l'ensemble des services de pneumologie d'après les recommandations de ces journées de formation « un message aux décideurs pour permettre l'accès aux moyens matériels et humains pour la thorascopie et l'endoscopie interventionnelle afin qu'elle soit une réalité au profit du malade d'ici 2011 ou 2012 ».