Déficience n 13 000 malades cancéreux n'ont toujours pas accès aux soins. Les quatre centres de radiothérapie qui existent n'arrivent pas à répondre à la demande. Ce chiffre révèle l'amère réalité en matière d'accès aux soins pour les cancéreux qui reste «insuffisant et inadapté», pour reprendre les termes utilisés par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat. Intervenant, hier lundi, en marge de la journée parlementaire préparatoire à la conférence nationale sur le plan national de lutte contre le cancer, le ministre a affirmé que 35 000 cas de cancer sont recensés chaque année dans notre pays. Toutefois, il a rassuré que l'accès aux soins sera amélioré durant l'année en cours. «L'accès aux soins des cancéreux reste insuffisant et inadapté. Il sera amélioré en 2010, grâce à l'augmentation des capacités d'accueil et de soins», a-t-il déclaré, estimant que «toutes les conditions subjectives et objectives sont réunies pour répondre à ce défi sociétal». Avec des chiffres à l'appui, Barkat, après avoir relevé les multiples contraintes qui s'érigent devant les malades des régions intérieures du pays pour bénéficier de soins, a fait savoir que les pouvoirs publics sont en train de développer la politique visant le rapprochement des structures de ces populations reculées. Ainsi, «8 nouveaux centres seront ouverts durant l'année en cours, dont le premier, implanté à Ouargla, sera mis en service dans quelques semaines», a-t-il affirmé avant de rappeler qu'un programme de réalisation de 15 centres de radiothérapie à travers le territoire national est en cours. Et d'ajouter que l'Etat compte implanter d'ici à 2014 un centre dans chaque wilaya. «Une démarche pluridisciplinaire et multisectorielle est indispensable dans la lutte contre le cancer», a-t-il en outre précisé, soulignant que «cette conviction est le fruit d'une longue maturation au niveau du gouvernement et de l'engagement des praticiens». Intervenant auparavant, lors de cette journée parlementaire, le Pr Hamouda avait indiqué que parmi les 39 000 cas de cancer recensés en 2009, 20 800 concernaient des femmes, tandis que chez les hommes 18 600 cas ont été constatés. S'agissant de la propagation de maladie au sein de la société, celle-ci, faut-il le souligner, s'avère «alarmante». Elle a sensiblement augmenté ces dernières années passant de 80 cas pour 100 000 habitants en 1993 à 120 cas pour 100 000 habitants en 2007 avec une prévalence chez les femmes. Les cancers du poumon, de la vessie, de la prostate et du rectum, sont, entre autres, les cancers les plus répandus chez les hommes, soit un taux de 52,5 % de l'ensemble des cancers les atteignant, tandis que ceux du sein, de l'ovaire, du col de l'utérus, du côlon et du rectum sont les plus fréquents chez les femmes. Soit 68% de l'ensemble des cancers.