Un chiffre annuel impressionnant et un manque flagrant de moyens pour limiter les effets de cette maladie terrible. Chaque année, notre pays enregistre 35 000 nouveaux cas de cancer alors que 80% de cancers sont détectés tardivement, ce qui réduit considérablement les chances de guérison. Beaucoup de lacunes, à mettre sur le compte des pouvoirs publics, sont en partie à l'origine des retards dans la prise en charge des malades atteints de cette pathologie. Une prise en charge souvent inutile pour beaucoup d'entre eux, lorsque, après un parcours du combattant, des patients sont admis dans des infrastructures hospitalières alors qu'aucune rémission n'est plus possible. C'est que ce volet laisse vraiment à désirer en dépit des appels lancés aux autorités sanitaires pour les exhorter à mieux s'occuper de cette maladie impitoyable. Des appels qui ne trouvent pas d'écho, répétés à l'envi notamment par des associations qui mènent des actions aussi bien pour faire bouger les pouvoirs publics que pour aider les personnes atteintes d'un cancer et les soulager de leur douleur morale. Il faut dire que la capacité d'écoute de ces associations et leur présence sur un terrain laissé vide est tout simplement honorable quand on sait la détresse des cancéreux et la solitude de nombre d'entre eux. Certaines associations, comme El Amel et Nour Doha, vont jusqu'à organiser des campagnes de dépistage dans les régions isolées, en plus de leurs activités pour informer et sensibiliser les populations éloignées sur le dépistage précoce et l'indispensable prévention. Si leur travail est à saluer, il reste impensable que les autorités compétentes se distinguent par leur absence pour laisser le combat contre cette maladie au mouvement associatif qui n'hésite pas à accompagner dans leur lutte des malades en désarroi. Qu'ils soient loin des grandes villes et c'est la galère pour se déplacer maintes fois vers les infrastructures hospitalières en l'absence de structures d'hébergement. Ce qui consacre sans aucun doute l'inégalité dans l'accès aux soins, souvent aggravée par le manque de médicaments et de réactifs indispensables au diagnostic et à la thérapie. Des déficiences parmi tant d'autres, telles les difficultés d'accès à la chimiothérapie et l'insuffisance criante d'équipements de radiothérapie. A ce jour, deux centres anticancéreux seulement en sont dotés et, par la force des choses, n'arrivent pas à suffire à la demande provenant de tout le pays. Bien des causes menant au décès de nombreux malades, qui ne peuvent être pris en charge convenablement et à temps. Surtout lorsque la délivrance des rendez-vous ne tient pas compte du caractère foudroyant du cancer et de la nécessité vitale de mener une course contre la montre. R. M.