En direction des habitants touchés par le séisme du 21 mai 2003, une nouvelle forme de solidarité a vu le jour. Après les dons de produits de première nécessité, c?est la prise en charge des enfants. En période de vacances d?été et avant les examens reportés du BEF et du bac, il était urgent de penser à une (ou des) formule (s) adéquate (s). Colonies de vacances, «village thérapeutique», lycée d?été : ce sont-là autant d?idées généreuses qui ont été matérialisées sur le terrain. La joie des concernés ? enfants, collégiens et lycéens ? n?en est que plus grande. Celle des parents aussi. D?une pierre deux coups : profiter de la mer, pour oublier le choc subi et se préparer en conséquence pour les dures échéances de septembre. A l?Institut algérien du pétrole (IAP), la Sonatrach a décidé d?apporter sa quote-part de solidarité aux sinistrés du séisme. C?est une prise en charge pédagogique dont il s?agit au niveau de ce prestigieux établissement de formation situé à Boumerdès. Des contrats d?embauche (pour vacataires) ont été passés avec des enseignants du moyen et du secondaire pour l?encadrement pédagogique d'élèves candidats au BEF et au bac originaires de Boumerdès. Les images montrées à l?Entv nous font découvrir des adolescents contents et comblés par cette initiative. Ainsi, ils n?auront pas à souffrir le martyre de «la tente» pour réviser. Cependant une question demeure : l?organisation classique de la classe est-elle souhaitée dans un tel contexte ? Les travaux en groupes restreints, l?interaction élève-élève, la méthode non directive et le sens de l?écoute de la part de l?enseignant sont autant d?atouts majeurs qui peuvent faire fructifier ces séances de révision-rattrapage. Il n?y a pas plus négatif que de recréer l?ambiance et les réflexes de la classe (dite normale). Le rituel scolaire du maître qui parle et des élèves qui écoutent pénalise lourdement une certaine catégorie d?entre eux. Seuls les plus entreprenants arrivent à suivre, les autres sont laissés sur le «quai». Dans le même esprit, le ministère de l?Education a ouvert des lycées d?été dans six wilayas du littoral. A la différence de l?initiative de Sonatrach, ces lycées d?été intègrent la triple dimension : rattrapage et révision, suivi et soutien psychologiques et enfin animation récréative. La démarche est intéressante, pourvu que la logistique soit au rendez-vous. A coup sûr, ce sont-là des vacances bénéfiques. Aux candidats d?en profiter ! Le volet médical est assuré par un spécialiste de la santé publique. Le docteur Touati a, à son actif, une vingtaine d?années d?expérience dans la santé en milieu universitaire. Les regroupements, il s?y connaît. C?est à partir d?un appel lancé par M. Abidat sur les ondes de la Chaîne III qu?il a rejoint l?encadrement de ce village. Il a sacrifié sa vie de famille et ses congés d?été, à l?instar de la centaine de bénévoles qui activent au service de ces enfants. Des psychologues, des animateurs, des éducateurs ou de simples citoyens ont répondu à l?appel du c?ur. A voir leur insouciance toute infantile et à entendre parler ces jeunes, âgés de 8 à 15 ans, on n?a pas l?impression qu?ils traînent derrière eux le terrible traumatisme du séisme du 21 mai 2003. C?est l?un des objectifs de ce village qui est donc atteint, à savoir ramener les «colons» à une vie normale. Bravo l?équipe ! Les déshérités Depuis l?avènement du terrorisme, la pauvreté aidant, des jeunes, en nombre sans cesse croissant, prennent leur destin à bras le corps pour subvenir aux besoins de leur famille (ou ce qu?il en reste). Le phénomène prend des proportions telles que l?Algérie ? jadis fière de sa santé économique ? se retrouve dans la même situation que des pays dits du quart-monde où fleurit la misère. Un spectacle de cette «descente aux enfers» nous est offert chaque été du côté de Sidi Fredj, célèbre complexe touristique construit pour recevoir les plus nantis de la société. Une nuée d?enfants dont le plus âgé ? le chef de bande ? ne dépasse pas les quinze ans, investit les parkings du complexe, face à l?hôtel El-Manar. Ils sont tous originaires de villages accrochés aux montagnes de Aïn Defla ou de Chlef. Là où la barbarie terroriste et la précarité de la vie sociale ont laminé les foyers. Ce ne sont pas des «voyous». Bien au contraire, ils sont respectueux et bien élevés.