Horreur n Le théâtre des activités criminelles de Jack l'eventreur a été, le Londres, du dernier quart du XIXe siècle. Ainsi, Gilles de Rais a été arrêté et exécuté. Le crime a été châtié. Mais combien de criminels ont échappé au châtiment, combien d'assassins ont tué, égorgé et sont passés entre les mains de la police et de la justice ? Nous n'aborderons, dans cette catégorie, que quelques cas célèbres, notamment du tueur anonyme que la presse de l'époque, puis l'histoire ont surnommé Jack l'Eventreur, en anglais Jack The Ripper. Le théâtre des activités criminelles de Jack l'eventreur a été Londres du dernier quart du XIXe siècle. A l'époque, Londres était la capitale de l'Empire britannique. C'était la plus grande ville d'Europe et la plus industrialisée et, par conséquent, la plus peuplée. La misère avait fait fuir des campagnes des dizaines de milliers de gens, venus chercher du travail. La ville a éclaté : les quartiers périphériques se sont multipliés, des milliers de taudis ont surgi, et quand les taudis ne suffisent pas, les gens élisent domicile dans les rues… Des rues d'une saleté répugnante et où en l'absence de services de voirie suffisants, les immondices s'amoncellent… Dans cet univers à la Charles Dickens, règnent l'alcoolisme, les maladies dues à la malnutrition et au manque d'hygiène, comme la tuberculose ou la phtisie, ainsi que la prostitution. La délinquance est courante : pickpockets, voleurs, assassins… qui, en dépit d'un service de police très structuré, entretiennent un climat permanent d'insécurité. 31 août 1888, à 4 heures du matin. Charles Cross, un charretier qui a travaillé toute la nuit rentre chez lui. Les rues sont, comme d'habitude, mal éclairées et l'ouvrier marche avec précaution. Whitechapel n'a jamais été un quartier sûr et il peut se cacher, au détour de chaque venelle, un malfaiteur prêt à lui couper le cou pour s'emparer des quelques pièces qu'il a gagnées si durement. En passant devant la Buck's Row, Cross aperçoit une bâche posée dans un coin. Il pense aussitôt s'en emparer. Mais dès qu'il la soulève, il s'aperçoit qu'il y a quelqu'un au-dessous. Un ivrogne ? il se baisse et aperçoit une jambe de femme. Mais il fait trop sombre pour voir ce qu'elle a. Il pense aussitôt à une agression et se dit que la femme a peut-être besoin de secours. Comme un homme passe par là, il l'appelle. A deux, ils tentent de la soulever, mais ils n'y parviennent pas. Ils partent à la recherche d'un policier et ne tardent pas à en trouver un : John Neil, qui vient de commencer une ronde dans le quartier. Il se laisse conduire à Buck's Row. La femme est toujours là et Neil l'éclaire de sa lanterne. Les trois hommes reculent aussitôt, effrayés par le spectacle. La malheureuse est effectivement morte, assassinée, mais d'une horrible manière. Elle a été égorgée si profondément que la tête pend, presque arrachée, le ventre a été ouvert, et les viscères arrachés. Le cadavre est encore chaud, ce qui signifie que le meurtre venait d'être commis il y a peu de temps. Neil appelle un autre policier qui va chercher un médecin. Le docteur Rees Liewellyn constate le décès et fait transporter le corps à la morgue de Old Montague où il pourra l'examiner dans la journée. Il recommande au personnel de la morgue de laisser le corps dans l'état où il se trouve, avec le sang. (à suivre...)