Résumé de la 14e partie n Le 31 août 1888, un ouvrier découvre, dans un sac, le corps d'une femme assassinée, elle a été égorgée et éventrée. Le policier O'neil la fait transporter à la morgue. O'Neil, lui, va réveiller les habitants du quartier pour les interroger, mais personne n'a rien vu, personne n'a rien entendu. Pourtant la malheureuse a dû pousser des cris stridents quand l'assassin la charcutait ! Le matin, le docteur Rees Liewellyn, qui a vu le premier le cadavre, se rend à la morgue de Old Montague, pour l'examiner plus attentivement. Il constate que malgré ses recommandations le corps a été lavé. La victime, comme constaté la veille, a été égorgée, mais en deux fois, les coups de couteau coupant la trachée et l'œsophage. La blessure à l'abdomen est longue et profonde, comme si l'assassin avait utilisé un autre couteau, plus grand. La malheureuse victime a reçu des coups à la mâchoire : l'agresseur a dû commencer par là ; il l'a étourdie avant de l'assassiner. On a retrouvé à côté de la femme un sac qui contient un peigne, un mouchoir et un morceau de miroir. Il n'y a ni papiers d'identité ni argent. C'est sans doute une prostituée mais on ne peut l'affirmer qu'après avoir établi son identification. Ses vêtements et son chapeau sont quelconques et ont dû être achetés dans une friperie, mais on sait que ses jupons proviennent du Whitechapel Working Lad's Institute, un organisme qui s'occupe des jeunes ouvriers et qui comporte également une cour de justice. Le coroner Wynne Baxter, qui travaille dans cette cour, mène aussitôt l'enquête. C'est ainsi qu'on apprend très vite qu'une Mary Ann Nichols, surnommée Polly, qui habite à Thrawl Street n'est pas rentrée chez elle. Une vendeuse de la Working's Lads Institute qui la connaît bien, est invitée à se rendre à la morgue. Elle la reconnaît, puis le cadavre est identifié par son père, puis par son époux. Mary Ann Nichols, fille de serrurier, a 42 ans. Elle était mariée et avait cinq enfants, mais comme elle s'adonnait à l'alcool son mari avait fini par la renvoyer. Elle survivait en se prostituant et la nuit elle allait dormir dans un asile en échange d'une pièce. Ce soir-là, après avoir tourné longuement dans les rues, elle s'est rendue à l'asile mais comme elle n'avait pas d'argent, le gardien a refusé de la laisser entrer. Elle est retournée dans la rue, cherchant sans doute un porche d'immeuble pour dormir. C'est alors qu'elle a été agressée. La presse s'empare aussitôt de l'affaire et lui accorde une grande place. Les meurtres de prostituées sont fréquents à Whitechapel, mais celui-ci a été particulièrement atroce. Scotland Yardla, célèbre station de police londonienne, confie l'enquête à l'inspecteur Abbertine qui va pratiquement interroger tous les habitants de la rue où s'est produit le meurtre, en vain : personne n'avait rien vu ni rien entendu. Une semaine après, le 8 septembre 1888, à 6 heures du matin, John Davis sort de la maison de la Hanbury Street où il habite avec sa femme et ses trois enfants. La maison a une petite cour, et il n'est pas rare d'y trouver quelque vagabond ou quelque ivrogne, enroulé dans une couverture. Mais la personne qui s'y trouve, ce matin, n'est pas enroulée dans une couverture : elle est étendue, la robe relevée jusqu'à l'abdomen, le ventre béant, les tripes arrachées. «Horrible, c'est vraiment horrible !» (à suivre...)