Résumé de la 15e partie n Le 8 septembre 1888, à 6 heures du matin, un passant découvre un nouveau cadavre de femme : elle est étendue, le ventre béant, les tripes arrachées. L'homme, épouvanté, appelle à l'aide. Des passants accourent, ainsi qu'un policier qui passait par là. Ils sont également horrifiés. Le corps est transporté à la morgue et la police commence à interroger les gens, dans l'espoir de trouver une piste. Ce crime, on en est presque persuadé, est lié au précédent, les deux femmes ayant été assassinées par le même homme. Un médecin, le docteur George Bagster Philips, est appelé sur les lieux. Le corps, allongé sur le dos, les jambes repliées, est froid, ce qui fait dire au médecin que la victime est morte deux heures auparavant. Des marques visibles sur le coup indiquent qu'elle a d'abord été étranglée, sans doute pour qu'elle perde connaissance, puis égorgée et enfin éventrée. A côté du cadavre, on a retrouvé deux peignes, un morceau de tissus, ainsi qu'une enveloppe dans laquelle se trouvent deux pilules et qui porte cette mention : «Sussex Régiment» et la lettre M. et, de l'autre côté, l'abréviation Sp. La lettre porte un cachet, qui indique la date d'envoi : «Londres, le 23 août 1888. A côté, se trouve un tablier de cuir… Ces indices - il n'y a pas de doute - ont été laissés intentionnellement par le meurtrier. Dans quel but ? On l'ignore ! Dans la maison où la femme a été assassinée vivent dix-sept personnes et quelques-unes ont même des fenêtres qui donnent sur la cour, certains ont même laissé les fenêtres ouvertes. Ce jour-là, le soleil s'est levé à 3h 50, ce qui veut dire que le criminel n'a pas agi dans l'obscurité. De plus, la maison est située juste en face du marché de Spitalfields qui ouvre, lui, à 5h. Au moment du crime, de nombreux commerçants étaient déjà à pied d'œuvre, déchargeant leurs cageots, préparant leurs étals. Et pourtant, les policiers ne trouveront pas un seul témoin : comme pour le meurtre précédent, personne n'a rien entendu, personne n'a rien vu. L'assassin a agi à la lumière du jour, dans un lieu fréquenté, sans que personne s'en soit rendu compte. C'est tout simplement ahurissant ! La nouvelle victime est identifiée le jour même. Il s'agit d'une femme de 47 ans, appelée Annie Chapman, surnommée Dark Annie, «Annie la Sombre». Elle avait d'abord épousé un cocher, dont elle a eu trois enfants. La perte d'un enfant et la voilà qui sombre dans l'alcoolisme, ce qui incite son mari à se séparer d'elle. Il lui verse une maigre pension, mais le mari ne tarde pas à mourir et il n'y a plus de pension. Elle se prostitue alors pour acheter son alcool et manger, dormant dans les asiles, et quand elle n'a pas d'argent, dans la rue. C'est ce qui s'est passé la veille du meurtre. L'assassin a dû la suivre jusqu'au porche où elle comptait dormir et, là, il l'a assassinée. Quelques heures après, le docteur Philips procède à l'autopsie d'Annie Chapman. Elle a eu la gorge tranchée de part en part et on ne comprend pas comment la tête ne s'est pas détachée du tronc. Le ventre a été ouvert et certains organes ont été retirés et posés sur le sol. L'utérus a été retiré ainsi que la partie supérieure du vagin et une grande partie de la vessie. Comme on n'a pas retrouvé ces organes, on a supposé que le meurtrier les a emportés. Dans quel but ? On l'ignore, mais l'hypothèse d'un détraqué sexuel commence à prendre forme. Le docteur Philips croit percevoir, dans la façon dont le meurtre a été commis, l'identité du criminel. «C'est un expert ! déclare-t-il aux journalistes venus en grand nombre à la morgue, sans doute un chirurgien ou quelqu'un qui a l'habitude des autopsies !(à suivre...)