Abus n L'histoire de Boudjemaâ Youcef n'est peut-être pas unique en son genre, mais elle vaut le détour, car cet agriculteur de Fouka-Marine a poussé un coup de gueule contre la hogra dont il a été victime de la part des autorités de la wilaya de Tipaza. En effet, au début du mois de février 2010, Boudjemaâ Youcef, propriétaire de l'EAC n°3 à Fouka-Marine, d'une superficie de près de 2,16 hectares, a vu débarquer un engin de travaux publics accompagné de gendarmes, de gardes communaux et du président de l'APC de cette localité pour la démolition d'une baraque se trouvant sur sa propriété. La raison : une dame habitant un immeuble mitoyen, construit d'ailleurs sur la parcelle de terre de cet agriculteur maraîcher, s'est plainte d'une bande de squatters qui viennent chaque soir prendre possession des lieux pour s'adonner à des pratiques illégales. Seulement, M. Boudjemaâ déplore que la décision prise par la wilaya de Tipaza n'ait pas été précédée d'un préavis, puisque le passage à l'acte s'est fait en toute impunité. Lorsque nous nous sommes déplacés sur les lieux, la baraque qui servait d'entrepôt pour l'outillage et le matériel agricole de M. Boudjemaâ, était à terre. Même la clôture a été endommagée, car l'engin qui a servi à sa démolition, a tout dévasté sur son passage. «Les autorités ont appliqué une décision sans prévenir le propriétaire de la parcelle», dira Boudjemaâ. «Or, le premier concerné, c'est moi et je suis propriétaire avec acte, même s'il s'agit d'un terrain agricole. La baraque qui a été détruite et dans laquelle j'entrepose mon matériel agricole, se trouve sur mon terrain», rajoutera, en colère, Boujemaâ Youcef qui n'hésitera pas à exhiber tous les documents en sa possession. Ce dernier revient sur le déroulement de cette opération : «Cela s'est passé au début du mois de février, en présence du président de l'APC qui a été averti à la toute dernière minute, de la gendarmerie qui est venue juste pour constater la démolition, ainsi que des gardes communaux, et, bien évidemment, du conducteur de l'engin ayant servi au massacre. Trouvez-vous normal que l'on s'attaque à une propriété privée sans avertir son propriétaire ?» Boudjemaâ pointe un doigt accusateur vers la wilaya de Tipaza qui n'a même pas pris la peine d'avertir à temps le président de l'APC de Fouka qui a été informé la veille en recevant un document d'exécution d'autorité. La raison, selon Boudjemaâ, «est qu'une femme habitant un immeuble mitoyen à la parcelle s'est plainte de squatters qui viennent à chaque fois sur mon terrain et qui ont même cassé mon matériel. Ce n'est pas mon travail de me battre contre une bande de délinquants qui peuvent être dangereux, alors qu'un commissariat se trouve à cent mètres. Je suis donc victime des squatters et de cette personne qui a, apparemment, le bras long pour se permettre de s'attaquer à une propriété privée en toute impunité». Interrogé sur les agissements de cette bande de squatters, M. Boudjemaâ nous dira : «Quand je suis là, il n'y a aucun problème, mais le soir venu, les choses prennent une autre tournure et je peux vous dire que ces personnes ont même squatté l'immeuble où habite la personne qui s'est attaquée à moi. n Youcef Boudjemaâ, agriculteur, (adhérent à la Chambre d'agriculture de la wilaya de Tipaza portant n° 626530/15/04A/25/42) a dénoncé également l'attitude de la wilaya de Tipaza qui n'a pas hésité à construire un bâtiment sur son terrain, à quelques mètres seulement de la mer et de surcroît sur une terre agricole. «Ils ont construit sur mon terrain et j'ai frappé à toutes les portes pour dénoncer cela, mais à chaque fois les autorités me disent que c'est un problème qui les dépasse.» Aujourd'hui, ce paisible agriculteur et ses travailleurs dont le vieux Bernous, demandent la reconstruction de la baraque détruite ainsi que la réparation de la clôture abîmée. Issu d'une famille de moudjahidine et de chouhada, M. Boudjemaâ est prêt à aller loin dans sa quête de justice, à savoir saisir les plus hautes autorités du pays, car il estime qu'il est avant tout un citoyen algérien qui mérite respect et dignité.