L'archéologue français Serge Lancel, professeur émérite à l'université de Grenoble, vient de publier un ouvrage, L'Algérie antique, qui met en valeur la richesse du patrimoine archéologique et historique du pays. Le livre, habillé de photos d'Omar Daoud, est préfacé par Mounir Bouchenaki (archéologue algérien et sous-directeur général pour la culture à l'Unesco) qui rappelle que «la richesse archéologique de l'Algérie reste encore trop souvent méconnue, tant des Algériens eux-mêmes que des étrangers». «Pourtant, plusieurs sites comme Timgad, Djemila ou Tipasa sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco», a-t-il ajouté. Selon l'archéologue algérien, l'ouvrage de Serge Lancel a «le grand mérite de ne plus considérer l'histoire du Maghreb uniquement à travers le prisme de la conquête romaine, comme cela a souvent été le cas dans le passé». «C'était, en effet, pour justifier et légitimer la colonisation française que de nombreux historiens et archéologues de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ont contribué à présenter la France comme l'héritière de Rome en Afrique du Nord», a-t-il estimé. Mounir Bouchenaki précise que «cette orientation a été abandonnée par la nouvelle école d'historiens et d'archéologues français, dont Serge Lancel est l'un des représentants». «Depuis une vingtaine d'années, peu d'ouvrages se sont attachés à présenter cette histoire à la fois riche et complexe. Cette lacune vient d'être comblée par la publication du livre de Serge Lancel, spécialiste de l'histoire et de l'archéologie de l'Afrique du Nord antique et membre de l'Institut.»