Question n C'est depuis 1962 que l'Algérie vit une crise du logement qu'elle n'a jamais réussi à résoudre. Maintenant reste à savoir pourquoi. Répondant à cette question, le directeur du crédit auprès du CPA (Crédit populaire d'Algérie), Rachid Metref, a commencé par rappeler que l'Algérie ayant connu pendant plusieurs année un taux de croissance démographique très élevé (4,2%), avec la multiplication rapide de sa population, ce qui fait que la demande de logement est restée soutenue pendant plusieurs années. «Il faut juste rappeler qu'au recensement de 1966, le parc du logement était de 2 millions alors qu'actuellement le nombre de logements est de 6 millions soit un accroissement de 300%», dit M. Metref qui souligne, qu'il y a quelque temps (89/90) le taux d'occupation par logement était de 7,5, aujourd'hui il est d'environ 5. «On se rapproche d'un taux idéal, mais des efforts restent à faire.» Il note que «beaucoup d'efforts ont été consentis par les pouvoirs publics en matière de développement de l'habitat, mais il ne faut pas perdre de vue que le logement est un produit marchand, c'est-à-dire soumis à la loi du marché à savoir à l'offre et à la demande». Par ailleurs soulignant que dans la situation des programmes d'habitat, la part du logement promotionnel libre est inférieure à 5%, il estime que ce taux est faible, parce que, aujourd'hui, le citoyen a une offre multiple : le logement public collectif, le logement social participatif, la formule location vente, le logement promotionnel libre, l'habitat rural, l'autoconstruction et le logement foncier. Pour certains types ou formules, il est nécessaire de mettre des obstacles pour éviter l'accès aux non-nécessiteux, étant donné que l'état actuel du logement au profit de citoyens répond à des critères d'ordre social. En ce qui concerne les autres formules l'accès est sans problème. En outre il faut savoir que la promotion immobilière libre doit être prise en charge par le privé national, si les statistiques sont aussi faibles c'est que ce dernier doit éprouver des difficultés à développer la promotion immobilière. Des mesures incitatrices sont fondamentales, préconise-t-il, pour emmener le privé à investir beaucoup plus dans le logement promotionnel, notamment sur les aspects administratifs et l'accès au foncier. «Il ne faut pas oublier que le foncier constitue la matière première du logement c'est comme la farine pour le boulanger.» Pour ce qui est des mesures d'accompagnement mises en place par l'Etat, notre interlocuteur dira qu'elles sont principalement orientées vers la solvabilité de la demande et cela principalement par la mise en place de l'aide qui va jusqu'à 700 000 DA. Il a ainsi rendu possible le financement par crédit immobilier en généralisant ce produit dans toutes les banques. Dans toute opération d'achat, un montage financier est établi par l'acquéreur, ce montage est composé des trois sources à savoir le rapport permanent, l'aide de l'Etat et le crédit bancaire, a-t-il conclu.