La datte est, comme la figue sèche dans les régions méditerranéennes, un aliment providentiel : une poignée de dattes et un verre de lait peuvent constituer un repas. D'ailleurs, dans les régions du sud, comme parfois au nord du Maghreb, on a pris l'habitude d'accueillir les invités de marque par du lait et des dattes. La datte constitue la base de quelques boissons préparées dans les régions désertiques. Ainsi, à Ouargla et ailleurs on prépare un breuvage appelé ideffi : il s'agit d'une boisson non fermentée, à base de dattes pressées auxquelles on ajoute du fromage dur, de l'armoise, du piment et de l'eau. C'est une boisson très appréciée, c'est aussi un remède pour les maux de ventre. Les Touareg préparent l'amerukik en pilant des dattes et en les délayant dans du lait. Mais la boisson la plus connue est le legmi. On l'obtient à partir de vieux palmier. On les dépouille de leur couronne de feuille et on pratique un trou à leur base : on y introduit un petit tube pour permettre à la sève de s'écouler dans un récipient qu'on accroche au tronc. C'est un produit au goût agréable, mais qui fermente très vite. La datte entre dans la composition de pâtisseries, telles le r'fis, de la galette fourrée de dattes, ou la takdurt, préparation ouarglie, à base de blé grillé, de fromage dur pilé, de beurre et de dattes ou de pistaches pilées et de dattes : le mélane, roulé en boulettes, constitue une friandise appréciée, c'est aussi un excellent viatique. Enfin, la datte entre dans quelques préparations cosmétiques : à Ouargla, on la presse avec le henné pour fortifier la chevelure et lui donner de l'éclat.