Images n La 3e édition du film francophone d'Alger s'est poursuivie, hier, à la salle Cosmos (Riad el-Feth) avec la projection de ‘La symphonie marocaine' de Kamel Kamal. Le film raconte l'histoire de deux hommes marginalisés par la vie qui rêvent de monter une symphonie. Aidés d'une armée de SDF comme eux, les deux musiciens montent un orchestre et finissent par se produire à la ferraille qui jouxte le port de Casablanca. ‘La symphonie marocaine', comme son titre l'indique, est à la fois une fresque musicale et une peinture de la société marocaine : mi-comédie musicale, mi-drame urbain, le film se démarque par son lyrisme. Loin de la vraisemblance, l'on est dans le rêve et la poésie. Cela est rendu possible grâce à la musique qui ponctue, d'un bout à l'autre, l'histoire. La musique occupe la première place. Elle est au cœur du film qui prend des envolées poétiques et ne manque pas d'intensité émotionnelle : le réalisateur revisite, avec une certaine émotion, le répertoire pop de la musique marocaine des années 1970. Il confère au drame un air musical et de l'esthétique. A noter que les Journées du film francophone sont initiées par l'ambassade du Canada en partenariat avec les ambassades du Cameroun, de la France, de la Grèce, du Maroc, de la Roumanie, du Sénégal, de la Serbie, de la Suisse, de la Tunisie et de la délégation Wallonie Bruxelles.Prenant fin ce soir, cette manifestation à laquelle les cinéphiles ont pu assister, a permis la projection de dix-huit films, toutes catégories confondues, allant du court au long métrage, en passant par le documentaire et les films d'animation (pour enfant). L'objectif d'une telle manifestation, selon les organisateurs, est de «promouvoir les différentes cultures des pays francophones et ce, à travers le cinéma». Et chaque année, ce rendez-vous cinématographique prend de plus en plus d'importance en ce sens que plusieurs pays prennent part à l'événement. Ainsi, par cette louable initiative, l'ambassade du Canada et différents partenaires tendent à promouvoir l'interaction entre différentes cultures qui ont la langue française en partage. Le but aussi est de présenter les meilleurs films produits par les États membres de la francophonie, comme il est une manière de montrer la diversité tant au plan de la thématique que de l'imaginaire et de l'esthétique qui se pratique dans le cinéma dans les pays membres de l'Organisation. A noter, par ailleurs, que les films sélectionnés selon leur valeur artistique (bien faits) ou encore leur portée thématique (portant sur des réalités sociales ou historiques) seront aussi présentés à Oran et à Constantine, dans le cadre d'un partenariat avec le Centre culturel français d'Oran et un Ciné-club à Constantine. Tout comme il est à souligner que l'ambassade du Canada a l'intention de programmer aussi les Journées du film francophone à Béjaïa à la fin avril et début mai. Comme chaque année, l'on peut constater que ces Journées du film francophone qui privilégient la rencontre de plusieurs cultures et pratiques cinématographiques, ne prévoient cependant pas d'ateliers de formation dans le domaine de l'audiovisuel et de la cinématographie ou encore la tenue de conférences sur le cinéma francophone animées par des réalisateurs vu que ce rendez-vous n'a pas la prétention de s'ériger en festival. Néanmoins l'idée d'étendre les journées du film francophone au-delà de la simple projection, à savoir programmer des rencontres-débats, pourrait être envisagée dans les prochaines éditions.