Une autre fois, alors que Sidi El-Houari lit le Coran, un djinn s'introduit chez lui. Ce djinn est encore plus méchant que le précédent. Avec la vitesse de l'éclair, il souffle la bougie qui éclaire la pièce. «Va-t-en, dit El-Houari, sors de chez moi !» Mais le djinn est têtu, il ne veut rien entendre. Il se met à faire un bruit d'enfer. La famille d'El-Houari se réveille et demande ce qui se passe. «N'ayez pas peur, dit le saint, ce maudit ne s'en prendra pas à vous. Retournez vous coucher !» Il reste seul avec le djinn qui ne consent à partir qu'au lever du jour. El-Houari est fâché parce qu'il a été perturbé et qu'il n'a pas pu réciter le Coran. Le lendemain et les jours suivants, le djinn revient. Il fait un bruit d'enfer qui épouvante la famille du saint et le trouble. «Il a besoin d'une leçon», se dit-il. Une nuit, alors qu'il prie, le génie pénètre dans la maison. Au moment même où il éteint la lumière, El-Houari le saisit par le pied. «Je te tiens !», s'écrie-t-il. Le djinn se met alors à pousser des cris perçants. Il a beau se démener, il ne parvient pas à s'échapper. Son pied commence alors à s'amincir, mais le saint tient bon. Le pied devient de plus en plus mince jusqu'à atteindre la grosseur d'une branche, d'un fil de laine et enfin d'un cheveu. Il glisse alors entre les doigts d'El-Houari et s'échappe. Il n'est plus jamais revenu.