Résumé de la 3e partie n Le jeune El-Houari fait son apprentissage spirituel dans la siyah'a (déplacement) pour parfaire sa foi et atteindre la sagesse. Si les anges assistaient aux leçons de celui qu'on appelle désormais Sidi El-Houari, des djinns s'introduisaient aussi chez lui. Ceux qui étaient croyants l'écoutaient avec ravissement ; les autres, les mauvais esprits, cherchaient à le perturber dans ses dévotions, surtout la nuit, quand il lisait le Coran. On rapporte qu'une nuit, il a entendu frapper à la porte. Il est allé ouvrir et il a trouvé une chienne, tenant dans la gueule un morceau de papier. Il déroule le papier et y trouve inscrites plusieurs questions, des problèmes compliqués qu'on lui demandait de résoudre. Des problèmes qui, s'il y intéresse risquent surtout de le fourvoyer et de le plonger dans le doute. «Maudit, dit-il à la chienne, tu cherches à me perdre !» Il a compris que sous la forme d'un animal, il s'agit d'un djinn venu le troubler. «Au nom de Dieu, dit le saint homme, je t'ordonne de sortir de chez moi !» La chienne baisse aussitôt la tête et s'en va, penaude : le djinn, n'a pas insisté. Une autre fois, alors qu'il lit le Coran, un djinn s'introduit encore chez lui ; il est encore plus méchant que le précédent. A la vitesse de l'éclair, il souffle la bougie qui éclaire la pièce. «Va-t-en, dit El-Houari, sors de chez moi !» Mais le djinn est têtu, il ne veut rien entendre. Il se met à faire un bruit d'enfer. La famille d'El-Houari se réveille et vient voir de quoi il s'agit. «N'ayez pas peur, dit le saint, ce maudit ne s'en prendra pas à vous. Retournez vous coucher !» Il reste seul avec l'être qui ne consent à partir qu'au lever du jour. El-Houari est fâché parce qu'il l'a perturbé et qu'il n'a pu réciter le Coran. Le lendemain et les jours suivants, le djinn revient. Il fait un bruit qui épouvante la famille du saint et trouble celui-ci. «Il a besoin d'une leçon», se dit-il. Une nuit, alors qu'il a commencé à faire ses dévotions, le génie pénètre dans la maison. Au moment même où il éteint la lumière, El-Houari lance la main et le saisit par le pied. «Je te tiens !», s'écrie-t-il. Le djinn se met alors à pousser des cris perçants. «Tu peux crier tant que tu veux, je ne te lâcherai pas ! Je veux te faire payer les misères que tu me fais !» Le djinn a beau se démener, il ne parvient pas à s'échapper. Son pied commence alors à s'amincir, mais le saint tient bon. «Je te tiens, maudit !» Le pied devient de plus en plus mince : il arrive à la grosseur d'une branche, puis d'un fil de laine, puis d'un cheveu. Il glisse alors entre les doigts d'El Houari et s'échappe. Il n'est plus jamais revenu. (à suivre...)