Galère n Aux heures de pointe, le matin ou en fin d'après-midi, les élèves ont du mal à trouver une place dans les fourgons, aussi, arrivent-ils souvent en retard. Pour rejoindre leur établissement scolaire, collégiens et lycéens de Sikh Oumeddour doivent emprunter le transport en commun. Il est vrai que le village se trouve à seulement 6 km de la ville des Genêts, et qu'un grand nombre de fourgons dessert la localité, mais deux contraintes ont poussé les habitants à réclamer le transport scolaire. La première concerne le fonctionnement du transport lui-même ; les transporteurs desservent non seulement le village, mais aussi la zone industrielle où sont implantés, entre autres, le complexe Eniem et l'usine Novo Nordisk. Aux heures de pointe, le matin ou en fin d'après-midi, les élèves ont dû mal à trouver une place dans les fourgons, aussi arrivent-ils souvent en retard. En outre, se pose le problème des familles démunies. Celles-ci, qui ont déjà du mal à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires, trouvent beaucoup de mal à payer les frais de transport à leurs enfants. Un membre du comité de village nous raconte le cas d'un élève issu d'une famille pauvre. «J'étais à l'école Hamoutène lorsqu'il est arrivé en retard, il s'était présenté à l'administration pour un billet d'entrée et on lui a demandé de ramener son père. Connaissant la situation sociale de sa famille, j'en ai informé la directrice de l'établissement à qui j'ai dit qu'il y a des élèves qui, s'ils ne trouvent pas un transporteur qui accepte de les transporter gratuitement parce qu'ils n'ont pas d'argent, ne pourront pas rejoindre leur établissement scolaire.» Notre interlocuteur nous informe que beaucoup de familles sont démunies et le chômage fait rage dans le village. Il nous montre la zone industrielle, visible depuis le village et poursuit : «comment voulez-vous que nos jeunes ne soient pas désespérés lorsqu'ils voient des personnes venir d'Alger et de Bouira pour travailler tandis que pour eux, il n'y a rien. Et pourtant, nous avons des personnes qualifiées telle cette jeune chimiste qui, faute d'emploi, reste à la maison en attendant des jours meilleurs.» Il y a quatre ans, une liste de 110 chômeurs a été transmise par le comité du village aux autorités compétentes en vue de leur placement. Une dizaine a été recrutée dans le cadre de l'emploi de jeunes au niveau de l'université et par la direction de l'hydraulique. Par ailleurs, si le gaz de ville est arrivé à sikh Oumeddour, ce ne sont pas toutes les familles qui en bénéficient. En effet, 49 familles attendent toujours leur raccordement, pour pouvoir mettre de côté les bouteilles de butane. Pourtant dans ce village aucun problème d'opposition au passage du réseau n'est posé. Voilà plus de 7 mois qu'une promesse de raccordement a été faite, le reste des foyers est sans gaz de ville et attend patiemment… quant à l'électrification, si une partie du réseau a été remplacée par du torsadé, il reste encore une bonne partie qui attend de l'être. «Nous vivons un perpétuel danger d'électrocution. Souvent les câbles tombent, la Sonelgaz se contente de recoller les bouts», nous dit un membre du comité de village qui nous montre une ligne où le câble est détérioré à plusieurs endroits. Mais il n'y a pas que cela. Les lignes traversent plusieurs terrasses et frôlent dangereusement certaines habitations. Un habitant a dû placer une planche entre un poteau électrique et sa maison pour réduire le risque d'électrocution toujours omniprésent.