Résumé de la 25e partie n Plusieurs mois passent sans que rien ne se produise. Deux prostituées sont tuées, mais on pense qu'elles n'ont pas été victimes de l'Eventreur. A l'époque même où Jack commettait ses meurtres, des théories ont été proposées pour l'identifier. L'inspecteur Abberline, par exemple, qui a dirigé l'enquête, a suggéré que le meurtrier pouvait être une femme, une sage-femme, ainsi que le laisse croire la précision avec laquelle elle «découpait» ses victimes. Selon le policier, la femme en question faisait avorter les prostituées, et comme les avortements effectués dans de mauvaises conditions d'hygiène entraînaient la mort des patientes elle déguisait les morts en crimes pour ne pas avoir à en répondre. Mais cette théorie a été rejetée à l'unanimité : aucune des victimes n'était enceinte et les mutilations sadiques infligées aux cadavres ne pouvaient être que l'œuvre d'un homme, obsédé sexuellement. La presse, moqueuse, avait parlé à l'époque de Jill l'Eventreuse. L'hypothèse d'un assassin «étranger» a été suggérée à plusieurs reprises, aussi bien par les enquêteurs que par les témoins. A l'époque, le mot «étranger» évoquait surtout des immigrants juifs, notamment russes, venus, après les pogroms de Moscou, s'installer dans la capitale anglaise. On se rappelle aussi l'inscription, sur un mur, après le meurtre d'une prostituée, incriminant ouvertement les juifs. Un policier l'avait effacée pour ne pas provoquer d'émeutes dans le quartier. Plus tard, on a évoqué aussi un tueur américain, parce que, croyait-on, les «meurtriers en série» étant une «spécialité américaine». Cette théorie est reprise en 1995 par l'écrivain Evans Gainey qui a soutenu, dans le livre qu'il a publié cette année-là que l'Eventreur est un Américain du nom de Francis Tumblety. Sa famille, originaire de Grande-Bretagne, s'était installée en 1848 à Rochester. Lui était revenu et avait commis les meurtres. On ignore, bien sûr, quels étaient ses mobiles, ni surtout pourquoi il s'acharnait sur les prostituées. En 1992, Michael Barret, ferrailleur à Liverpool, annonce avoir découvert le journal intime d'un courtier en coton appelé James Maybrick, dans lequel il avoue être l'Eventreur. Berret soutenait avoir eu ce journal d'un ami qui venait de décéder sans avoir eu le temps de lui dire d'où il tenait ce journal. Maybrick est mort en 1889, c'est-à-dire à l'époque où Jack l'Eventreur a disparu, ce qui expliquerait l'arrêt brusque des assassinats. Ce journal est évidemment un faux. On a recherché également l'Eventreur dans divers suspects, appréhendés à l'époque des meurtres. Sir Melville Macnaghten, qui a été préfet de police, a suggéré avoir vu dans trois suspects des coupables potentiels. Le premier est un juif d'origine polonaise, Aaron Kosminski, qui a habité à l'époque des crimes à Whitechapel. C'était, selon le préfet, un pervers qui haïssait les femmes, en particulier les prostituées qu'il accusait de tous les maux. A force de vivre seul, il était devenu fou et manifestait de fortes tendances homicides. Il n'avait pas commis de meurtre, mais comme il devenait dangereux, on a fini par l'interner en mars 1889. Singulièrement, les assassinats avaient cessé à cette période. Kosminski pouvait donc être l'Eventreur, mais aucune preuve n'a été apportée à cette théorie. (à suivre...)