Le 8 janvier dernier à Cabinda, l'équipe nationale du Togo a été victime d'une attaque à la veille de l'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations. Cet incident a soulevé la question de la capacité d'un pays africain à organiser un grand événement sportif. A quelques semaines de la Coupe du monde, les efforts sont conjugués pour assurer le bon déroulement du premier Mondial en terre africaine. Le fâcheux incident qui s'est produit à Cabinda en Angola, la veille de l'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations ce début d'année où il y a eu mort d'homme dans la délégation togolaise, a donné à réfléchir aux responsables de la Fifa concernant la capacité des Africains à organiser un grand événement sportif, notamment en matière de sécurité des délégations. Ainsi, les responsables de la haute instance du football mondial conjuguent leurs efforts avec leurs homologues d'Interpol afin d'assurer le bon déroulement du premier événement footballistique mondial en Afrique. L'organisation policière internationale Interpol a affiché sa satisfaction, hier, mercredi, du niveau de sécurité mis en place en Afrique du Sud pour la Coupe du monde de football-2010. Elle estime que le pays pouvait être fier des gros efforts déployés jusqu'à maintenant. «Ce que j'ai vu jusqu'à présent est très positif. L'Afrique du Sud peut être fière du niveau de sécurité mis en place», a déclaré à la presse le secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, après s'être rendu au nouvel aéroport et au port rénové de Durban, la ville où élira notre l'Equipe nationale algérienne son camp de base. «Il n'y a pas de menaces spécifiques dont l'Afrique du Sud n'est pas au courant», a-t-il précisé. Mais il faut savoir que l'Afrique du Sud reste l'un des rares pays africains capables d'organiser un tel événement. D'ailleurs, il a eu par le passé le privilège de recevoir la Coupe du monde de rugby, qui a été une franc succès. Toutefois, Interpol se dit prêt à aider le pays de Mandela à lutter contre la criminalité, même s'il est habitué à accueillir de grands événements sportifs. «Ce que notre organisation va faire, c'est un lien entre les services sud-africains et notre base de données des passeports perdus ou volés, et notre base de données des individus présumés dangereux ou terroristes ainsi que d'autres connus pour des délits. Nous allons aussi mettre en place un réseau pour travailler en étroite collaboration avec la police sud-africaine», a-t-il poursuivi. Le chef de la police adjoint Andre Pruis a précisé que le pays était prêt à gérer toute forme de hooliganisme durant le Mondial. «Nous avons travaillé étroitement avec la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas pour avoir des informations personnelles sur des individus susceptibles de troubler le tournoi», a-t-il indiqué à la presse à Johannesburg. L'Afrique du Sud va déployer 41 000 policiers durant le Mondial pour assurer le bon déroulement du tournoi. Il faut dire que les inquiétudes des organisateurs sont liées aux événements qui se sont succédé dernièrement, soit à quelques semaines de l'ouverture du Mondial. Le 13 mars dernier, des coups de feu ont visé un bus du nouveau réseau de transport public de Johannesburg, mis en place en vue du Mondial-2010 de football malgré l'opposition des chauffeurs de minibus privés, a indiqué la police. Selon des sources policières sud-africaines, quatre occupants d'un autre véhicule ont tiré sur un bus du BRT (Bus Rapid Transit). L'incident n'était pas isolé puisque trois personnes ont déjà été blessées, une au mois de mars et deux en septembre, dans des tirs contre ces nouveaux bus, qui relient, depuis la fin août, le township de Soweto au centre de Johannesburg. En février, des représentants de ces syndicat des «taxieurs» ont encore menacé de recourir à la violence contre le BRT. D'ailleurs, le gouvernement sud-africain a exprimé son inquiétude face à la violence de certaines manifestations récentes dans le pays, avant la Coupe du monde de football du 11 juin au 11 juillet. «Nous ne voulons pas voir de telles manifestations, tout spécialement pendant la Coupe du monde, lorsque le pays tout entier devrait se dédier à réserver le meilleur accueil qui soit au Mondial», a affirmé le porte-parole. Par ailleurs, la Fifa a insisté auprès joueurs, entraîneurs, journalistes et supporters qui feront le déplacement en Afrique du Sud de prendre leurs précautions en mettant en garde les pays participants sur les nombreuses maladies contagieuses répandues en Afrique du Sud, notamment la tuberculose. Plus de 500 équipes médicales ont été mobilisées pour veiller à la sécurité des visiteurs, a annoncé le ministère sud-africain de la Santé.