Phénomène n A elle seule, la Palestine occupée abrite deux de ces barrières : l'une a été construite par l'ennemi israélien et l'autre par «l'ami» égyptien. En béton, en fil barbelé ou en métal, les murs de séparation se multiplient dans le monde à l'heure de la mondialisation. Si la tendance est à l'ouverture des frontières en Europe, le repli sur soi et l'emprisonnement de peuples entiers au mépris des lois internationales est à la mode dans d'autres parties du monde. Curieusement, la plupart de ces barrières ont été érigées dans des pays arabes et musulmans, parfois par des pays « frères» ou «amis». A elle seule, la Palestine occupée en abrite deux : l'une a été construite par l'ennemi israélien et l'autre par «l'ami» égyptien. Une véritable prison à ciel ouvert ! En Irak, les forces d'occupation américaines n'ont rien trouvé de mieux pour en finir avec la violence intercommunautaire à Bagdad que d'entreprendre, en avril 2007, la construction d'un mur en béton autour du quartier chiite d'Al-Adhamiya. Au Sahara occidental, l'occupant marocain a lancé, dès le début des années 1980, les travaux de réalisation d'un mur long de quelque 2 700 kilomètres pour se protéger contre d'éventuelles attaques des Sahraouis qui luttent, depuis plusieurs années, pour recouvrer leur indépendance. Pas loin de là, deux barrières de séparation ont été érigées à partir de 2001 par l'Espagne à Ceuta et Melilla pour empêcher les candidats africains à l'émigration de rejoindre l'Europe. Le Maroc, qui ne s'est pas gêné à diviser le territoire sahraoui en deux avec son mur dit de sécurité, s'est élevé contre l'érection de ces barrières car il considère que Ceuta et Melilla sont des territoires marocains. Ailleurs dans le monde, les Etats-Unis d'Amérique ont décidé en 2006, sous l'ère de George W. Bush, d'édifier un double mur constitué de barres de fer sur sa frontière avec le Mexique pour stopper l'émigration clandestine. Bien évidemment, la construction de ces murs a nécessité la mobilisation d'importantes enveloppes financières qui auraient pu servir à sauver des milliers de vies humaines. A titre d'exemple, l'érection des barrières de Ceuta et Melilla ont coûté quelque 63 millions d'euros. Une somme largement suffisante pour construire des hôpitaux et des cliniques dans des pays comme le Mali, le Niger où le Nigeria d'où sont originaires la plupart des candidats à l'émigration en Europe. Autre exemple : le projet de réalisation d'une barrière ultrasophistiquée le long de la frontière américano-mexicaine, a été doté d'un budget de 8 milliards de dollars ! Et le résultat n'est pas garanti ! La leçon du Mur de Berlin n'a pas été retenue malheureusement…