Stratagème n Sous prétexte de protéger sa population contre les attaques des groupes de résistance palestiniens, Israël a lancé en 2002 les travaux de réalisation d'une barrière de séparation entre Jérusalem et la Cisjordanie. Longue de 730 kilomètres, celle-ci a été érigée dans sa majeure partie sous forme de système de protection multi-couches de 50 mètres comprenant, entre autres, des fils barbelés et un fossé du côté cisjordanien, un grillage central muni de détecteurs électroniques, et des fils barbelés du côté israélien. Les constructions en béton ne couvraient au début que 4% du parcours, soit 8 kilomètres. Mais il est question de les porter à 30 kilomètres. Pour surveiller le tracé, un chemin de sable permettant d'identifier toute trace, et des routes pour les patrouilles militaires israéliennes ont été aménagés. Aussi, des postes d'observation tenus électroniquement ou par des soldats ont été construits du côté israélien. Ce mur de l'apartheid a été réalisé à 80% sur le territoire de la Cisjordanie. Les Palestiniens ont été nombreux à voir leurs terres confisquées pour les besoins de ce projet. Le tracé a été modifié à plusieurs reprises afin d'inclure la majeure partie des colonies juives et la quasi-totalité… des puits sachant que l'eau est une denrée rare dans la région. De l'avis général, ce mur d'annexion dont le coût dépasse 1,5 milliard d'euros selon certaines estimations, a un objectif bien précis : établir unilatéralement la future frontière d'Israël et mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Malgré l'avis rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de justice selon lequel «l'édification du mur qu'Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international», malgré la résolution votée le 20 juillet 2004 par l'Assemblée générale des Nations unies exigeant qu'Israël s'acquitte «de ses obligations juridiques telles qu'elles sont énoncées dans l'avis consultatif» de la Cour internationale de justice, le colonialisme israélien a continué la construction de sa barrière de séparation raciale. Du coup, de nombreuses villes palestiniennes telles que Tulkarem et Qalqilya se sont retrouvées complètement encerclées et isolées avec tout ce que cela implique comme privations et souffrances pour la population. A titre d'illustration, Qalqilya est partiellement privée de son eau étant donné qu'un tiers des puits de la ville se trouvent désormais à l'extérieur de la barrière. Pour accéder à leurs terres situées de l'autre côté du mur, les fermiers locaux doivent demander des permis au colonialisme israélien…