La Cour suprême d'Israël a ordonné hier de modifier une partie du tracé de la barrière de séparation qu'Israël construit en Cisjordanie, afin de préserver les droits de Palestiniens qui sont lésés, a indiqué la radio publique israélienne. Ce tracé doit notamment être modifié sur près d'une trentaine (bien une trentaine) de kilomètres au nord de Jérusalem, car il porte un grave préjudice à quelque 35 000 Palestiniens, a estimé dans son arrêt l'instance juridique suprême de l'Etat d'Israël présidée par le juge Aharon Barak, a ajouté la radio. Ce dernier a estimé qu'il est possible de définir un tracé de la barrière assurant un peu moins de sécurité à Israël et davantage de justice pour les Palestiniens. “La marge supplémentaire de sécurité obtenue par le tracé actuel de la barrière n'est pas égale aux atteintes aux droits et intérêts des habitants” palestiniens du secteur, affirme-t-il. “Les critères sécuritaires pris en considération sont disproportionnés par rapport aux nécessités humanitaires, et la cour ordonne au commandant de l'armée israélienne de réduire les atteintes aux droits des habitants en reconsidérant le tracé de la barrière dans les secteurs en question, même s'il ne peut pas totalement le modifier”, dit encore cet arrêt de 50 pages. Les travaux de construction de la barrière sur ce segment avaient été interrompus en vertu d'un arrêt provisoire de la cour, ordonné à la suite de trois appels présentés par huit villages palestiniens en Cisjordanie. L'arrêt demande aussi qu'une partie de la barrière déjà construite soit démantelée, mais ne s'est pas prononcé sur le principe proprement dit de la légitimité de sa construction. Cet arrêt devrait avoir de nombreuses répercussions juridiques puisque les Palestiniens ont présenté une vingtaine d'appels en se disant gravement lésés dans leurs droits fondamentaux par la construction de cet ouvrage. Présenté par Israël comme une “clôture antiterroriste” destinée à lutter contre l'infiltration de kamikazes palestiniens sur son sol, la barrière est qualifiée de “mur de l'apartheid” par les Palestiniens, car elle mord profondément sur la Cisjordanie occupée et rend très problématique la création d'un Etat palestinien viable. La Cour internationale de Justice (CIJ), principal organe judiciaire des Nations unies, doit rendre son avis consultatif sur la légalité de cet ouvrage le 9 juillet prochain à La Haye. R. I./A.